Rencontre avec Eric Emmanuel Schmitt

 

La philosophie mène à tout, même à une carrière d’écrivain populaire. Théâtre, romans, nouvelles: Eric-Emmanuel Schmitt passe d’un genre à l’autre avec habileté. Ses livres sont presque tous des best-sellers, ses pièces font le plein des salles… Rencontre avec un auteur heureux et joyeux.
Lorsque vous étiez professeur de philosophie, rêviez-vous déjà de devenir écrivain?
Oh oui. Je me souviens d’avoir vu à 10 ans Cyrano de Bergerac avec Jean Marais. Je me suis dit, plus tard, je veux faire pleurer les gens. Je veux devenir Edmond Rostand! Et c’est donc par le théâtre que j’ai commencé. Ma première pièce a remporté un succès d’estime, puis la deuxième, « Le visiteur » a été un triomphe. Elle a gagné 3 Molière, a été jouée 600 fois et est représentée aujourd’hui dans le monde entier. J’ai alors donné ma démission de l’Education nationale!
Le passage du théâtre au roman s’est-il fait naturellement?
Oh non, il fut très douloureux. Contrairement au théâtre, dans le roman, vous n’avez plus aucune contrainte. Et au début, cela m’a totalement inhibé. Pendant sept ans, j’ai écrit, et réécrit un livre. Et j’ai été sauvé par le vol de mon ordinateur. J’ai donc dû recommencer ce récit, en ne gardant que l’essentiel et ce fut « L’Evangile selon Pilate », un entretien entre Freud et Dieu. Freud ne croyait pas en Dieu et j’imagine que Dieu ne croirait pas en la psychanalyse. Ils avaient donc beaucoup de choses à se dire!
Ce roman a également eu une importante répercussion dans votre vie.
C’est vrai. Je suis d’une famille athée. Et lorsque j’ai lu les quatre évangiles à la suite, cela ma passionné. Et m’a montré peu à peu le chemin vers le christianisme. Je suis devenu croyant et chrétien. D’ailleurs la spiritualité comme la philosophie irriguent toutes mes fictions.
Il ne manquait que le cinéma.
La quarantaine passée, le cinéma qui était aussi un rêve d’enfant, a commencé à me faire les yeux doux. J’ai réalisé « Odette Toutlemonde ». C’est formidable, car on profite du talent des autres. C’est un grand plaisir mêlé d’angoisse.
Vous avez écrit un essai, « Ma vie avec Mozart ». Quelle place tient la musique dans votre vie?
Voilà encore une chose que j’aurais rêvé d’être, compositeur. La musique tient une place quotidienne dans ma vie. Je peux passer une journée sans lire ni écrire, mais pas sans écouter de la musique

 
 
partagez
partage par email