Cet ouvrage, qui montre l'étendue du talent de la romancière anglaise, mêle des essais mythiques comme "Une chambre à soi", ou d'autres moins connus sur Jane Austen ou les sœurs Brontë, et des romans ("Mrs Dalloway", "Orlando" ou "Les années"). On sait aussi que Virginia Woolf a tenu un journal, passionnant, dont les éditeurs se sont servis pour cette édition. Un peu comme si Virginia commentait elle-même son œuvre et qu'on l'écoutait sur France Culture. On peut rêver non ?

Contrairement au Quarto de Virginia Woolf, ce Thesaurus sur Selma Lägerlof ne contient aucune introduction, aucun appareil critique, aucun repère biographique et c'est un peu dommage. Mais ce n'est pas une raison pour ne pas découvrir cette romancière suédoise, qui vécut à cheval entre les 19 et 20ème siècles et fut lauréate du prix Nobel en 1909. Ce recueil contient son premier roman "La légende de Gösta Berling", d'autres comme "Le Banni", "Le violon du fou" ou un recueil de nouvelles, "Les liens invisibles."

Une vocation tient parfois à peu de choses. Alors qu'elle était malade, son mari, Kenneth Millar alias Ross Macdonald (son nom de plume) lui donna à lire quelques polars. Estimant qu'elle pouvait faire bien mieux que ça, la Canadienne Margaret Millar se lança dans l'aventure avec un succès dépassant ses espérances. Cette romancière méconnue mérite aujourd'hui d'être redécouverte. Elle se situe dans la lignée d'une Daphné du Maurier par exemple, avec des intrigues au bord de la folie et des atmosphères oppressantes. Ses quatre romans et six nouvelles réunis dans ce recueil sont précédés d'une passionnante préface où l'on découvre que la vie de Margaret Millar ressembla un peu à un roman... noir.