André Blanchard
Le Dilettante
novembre 2015
188 p.  18 €
ebook avec DRM 8,99 €
 
 
 

Marie Chaudey (La Vie) a aimé
Le reste sans changement de André Blanchard (Le Dilettante)

« Je suis émue de parler de ce livre, puisque c’est le dernier d’André Blanchard, mort en septembre 2014. Il habitait Vesoul, une petite ville qui m’est chère, où il était gardien d’une galerie d’art, et il tenait des carnets, qui ont tous été publiés aux éditions du Dilettante. Il était suivi par des lecteurs très fidèles, éloigné du cercle médiatique. Il lisait beaucoup, relisait encore plus puisqu’il achetait ses livres dans des brocantes ou des vide-greniers. Ses carnets portent sur ses lectures, l’air du temps, ses chats… Il avait parfois la dent dure envers certains auteurs contemporains comme Houellebecq par exemple. Mais il avait aussi des passions qu’il défendait bec et ongles. C’était un veilleur, un guetteur, un grand styliste qui émaillait ses très belles phrases de mots d’argot. Ce titre, « Le reste sans changement » est d’autant plus troublant que nous savions qu’il était malade (même s’il avait horreur de parler de lui) et il y a une ombre qui plane sur ce dernier texte. Il était gros lecteur, gros fumeur, solitaire, érudit et très origianal. Je ne l’ai jamais rencontré, parce que je le plaçais sur un piedestal et que, pour moi, il était entouré d’une sorte d’irréalité. Mais à chaque fois que les journalistes écrivaient un article sur lui, il leur envoyait un petit mot de remerciement très incisif. Dominique Gauthier, son éditeur, le surnommait « le misanthrope aimable ». Ses livres sont pleins de pépites, et lorsque je relis du Blanchard, cela me remet toujours dans l’axe. »

Propos recueillis par Pascale Frey
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