Jean-Christophe Rufin
Folio
janvier 2014
592 p.  9,10 €
ebook avec DRM 8,99 €
 
 
 

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illustration Brigitte Lannaud Levy

 

Au cœur de la Haute Provence, voici une librairie dont le nom poétique et féerique s’inspire du roman de l’auteur régional Pierre Magnan intitulé « L’amant du poivre d’âne ».  Mais ce nom vient aussi du «  Pebre d’aze », une variété de sarriette, cousine du thym, aux propriétés aphrodisiaques. Et qui sait, incitative à la lecture peut-être? Située dans le centre de la vieille ville médiévale cette librairie généraliste de 150 mètres carrés est très attentive à proposer une offre large avec un fort attachement au fonds et aux livres de qualité, même quand ils se vendent moins. Créée à la fin des années 70 par Jean-Christophe Desfilhes, c’est en 2009 que ce dernier passe les rênes à Olivier Roman, un jeune natif de Manosque et grand lecteur qui, après une carrière militaire dans les transmissions à Paris, s’est reconverti professionnellement pour vivre sa passion pour les livres et, comme il nous le dit, « faire le métier que j’aime dans la ville où je suis né. » C’est Olivier Roman lui même – prédestiné par son nom de famille – qui nous reçoit pour partager ses coups de cœur littéraires.  

Quel est le livre de littérature française qui vous a le plus marqué ces derniers temps ?
C’est celui d’un écrivain qui habite Manosque, René Fregni, « Je me souviens de tous vos rêves » (Gallimard). Cet auteur marseillais de romans noirs publie depuis 1980. Là il s’agit de chroniques où il nous parle de sa vie, du quotidien, de l’émotion de son enfance. Un texte écrit avec une grande poésie et une profonde tendresse.

Et du côté de la littérature étrangère, que nous conseillez-vous ?
« La route étroite vers le Nord lointain » de Richard Flanagan ( Actes Sud). J’ai été très touché par ce livre où l’auteur nous raconte les souvenirs de son père prisonnier pendant la seconde guerre mondiale. Les Japonais veulent construire une ligne de chemin de fer en pleine jungle entre Siam et la Birmanie avec des prisonniers. On suit cet officier médecin, chef des soldats en captivité qui, malgré les difficultés qu’ils traversent, continue de croire en l’homme, l’humour, la camaraderie et l’amour. Construit avec des chapitres courts et des flashbacks sur une belle histoire d’amour, ce livre est captivant.

Quel est le premier roman qui vous a le plus marqué ?
« Le grand marin » de Catherine Poulain ( l’Olivier) . Cette aventure de pêche en Alaska part de Manosque-les -couteaux, référence à « Manosque-des-plateaux » de Jean Giono . J’ai été profondément touché par cette héroïne éprise de liberté dans un univers d’hommes très dur. Cela va au-delà du goût du voyage et de l’aventure. Son écriture est très maîtrisée, d’une grande beauté.

Quel est le livre que vous défendez avec ferveur et qui est le plus emblématique de l’esprit de la librairie ?
C’est un roman récent mais qui me tient particulièrement à cœur et c’est le cas de le dire puisqu’il s’intitule « Le grand cœur » de Jean-Chistophe Ruffin (Gallimard). Je suis passionné d’histoire, ce livre sur Jacques Cœur, artiste de la finance, argentier de Charles VII, c’est à la fois de la grande histoire, mais aussi du voyage, de l’amour. un roman total. Il est dans la collection de poche Folio et j’en ai toujours beaucoup en stock pour pouvoir le conseiller .

Une brève de librairie
Avoir été un fervent client de la librairie « Au poivre d’âne » lorsque j’avais douze ans, et vingt-cinq ans plus tard me retrouver à la tête de cette enseigne, me semble encore irréel. Jamais, je n’aurais imaginé, même ne serait-ce que rêvé, qu’une si jolie chose advienne. Et j’ai cette phrase essentielle de Jean-Christophe Desfilhes qui m’accompagne:  «  si tu peux y arriver, ce sera toi » . Je suis un libraire heureux.

Propos recueillis par Brigitte Lannaud Levy
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Au poivre d’âne
9 Place de l’hôtel de ville
04100 Manosque

 

 
 
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