José Luis Sampedro
Traduit par Françoise Duscha-calandre
Editions Métailié
suites
avril 2012
350 p.  12 €
ebook avec DRM 5,99 €
 
 
 

illustration Brigitte Lannaud Levy

 

« D’une histoire à l’autre ». Voilà ce que l’on peut lire sur la devanture de la librairie « Le Passeur » à Bordeaux. Quand ils ont créé leur enseigne en 2012, Martin Peix et Ingrid Lafon ont fait le choix d’un projet de vie bien avant celui d’un projet professionnel.  Animés tous deux d’une inextinguible soif de voyages, de découvertes, de partages et d’apprentissages, ils envisagent leur métier de libraire comme celui de passeurs, que ce soit d’histoires, de rêves, d’imaginaires à travers les livres et les rencontres. D’une rive à l’autre, c’est sur le côté droit du fleuve qui traverse Bordeaux qu’ils se sont installés dans le quartier de La Bastide très dynamique depuis la création du tramway. Ils y organisent des rencontres « en cercles »  autour des auteurs et ont imaginé  « Le cercle des passeurs », un club de lecture pour adolescents. C’est Martin Peix qui nous accueille pour nous délivrer ses coups de cœur.

En littérature française que nous recommandez-vous de lire ?
Un roman d’un auteur québécois qui écrit en Français, « Taqawan » d’Éric Plamandon. (Quidam). Un livre difficile à résumer tant il part dans tous les sens  avec une narration très particulière. On est au Québec dans les années 80 dans une réserve d’Indiens Mig’ mag, sur fond de lutte, d’émeutes très violentes. C’est un texte hors genre, à la fois historique, sociologique et d’amour. Un roman total, mais surtout génial.

Et du côté de la littérature étrangère ?
« Midwinter » de Fiona Melrose (Quai Voltaire), mettant en scène un père et son fils agriculteurs dans le Suffolk. Une histoire de deuil et de culpabilité. D’une grande pudeur, plein de poésie et de justesse.

Y a-t-il un premier roman qui vous a particulièrement marqué ?
Quand Jean-Baptiste Del Amo a publié « Une éducation libertine » (Gallimard) cela a été une énorme claque. J’ai été ébloui par ce récit de vie initiatique, cru, violent, dans cette atmosphère poisseuse. Tellement bien écrit.

Quel est le livre le plus emblématique de la librairie que vous défendez avec ferveur ?
« Le sourire étrusque » de José Luis Sampedro  (Métailié). L’histoire d’un vieux paysan calabrais malade à l’approche de sa mort. Mais surtout un roman d’apprentissage sur le bonheur. Nous l’avons tout le temps à la librairie et le recommandons inlassablement.

Quel roman vous êtes-vous promis de lire?
Quand on est libraire, c’est difficile de revenir en arrière. Quand c’est passé, c’est passé. On a tellement de choses nouvelles à découvrir. Mais je pourrais vous citer un livre que je n’ai pas lu, mais on m’en a tellement  parlé comme un roman-culte que je n’ai pas besoin de me promettre de le lire. C’est comme si c’était  fait. C’est « L’homme-dé » de Luke Rhinehart. (L’Olivier). Je vous avoue que je le conseille  en permanence et les lecteurs sont toujours ravis.

Brève de librairie
Je pense à une petite anecdote : nous avons pas mal lutté pour trouver notre local commercial, quasiment une année entière à arpenter cette avenue Thiers, de déceptions en déconvenues, jusqu’à ce que notre local actuel se libère comme par miracle. Il s’agissait du local dont nous rêvions secrètement depuis toujours, mais qui n’était pas à céder. Nous nous sommes lancés dans une course contre la montre pour être en mesure d’ouvrir courant décembre ! Travaux, mobilier, commandes, réception… Nous étions alors complètement déconnectés du temps. Et prêt à ouvrir du jour au lendemain. Ce que nous avons fait !

Et le plus grand des hasards a voulu que nous ouvrions les portes de la librairie le 21 décembre 2012, jour supposé de la fin du monde.

Propos recueillis par Brigitte Lannaud Levy

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Librairie Le Passeur
9 avenue Thiers
33100 Bordeaux
05.56.32.83.37

 

 
 
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