Dominick Dunne
SEGUIER
l'indefinie
avril 2018
408 p.  22 €
 
 
 

l  a   c  r  i  t  i  q  u  e   i  n  v  i  t  é e   

Ilana Moryoussef (France Inter) a choisi
« Une autre ville que la mienne » de  Dominick Dunne  (traduit de l’anglais par Alexis Vincent), avec une préface de François Rivière, paru aux éditions Séguier

Dominick Dunne était le chroniqueur judiciaire vedette du « Vanity Fair » américain. Cet ancien producteur de cinéma ruiné et alcoolique (il avait même dû vendre son chien 350 dollars) s’est reconverti dans le journalisme lorsque Tina Brown, la mythique rédactrice du magazine, lui a proposé d’écrire sur le procès de l’assassin de sa propre fille, Dominique, une actrice, morte étranglée par son petit ami. 

Dunne avait une plume géniale et un des plus beaux carnets d’adresses de New York. Ce livre porte à la fois sur sa couverture du procès OJ Simpson, mais aussi sur son retour à Los Angeles où il n’était plus retourné depuis la mort de sa fille. Cette ville, où tous les gens qui lui avaient tourné le dos après sa chute, se battaient dorénavant pour l’avoir à leur table: Betty Bloomingdale, Kirk Douglas, Elizabeth Taylor  (une amie qui ne l’a jamais laissé tomber), Steven Spielberg, Whoopi Goldberg etc…. 

Dominick Dunne a toujours été convaincu de la culpabilité de Simpson. Dans ce livre, il raconte sous une forme romancée, à quel point les débats sont prédominés par la question raciale : comment des jurés noirs pourraient-ils condamner un homme noir qui a tué une femme blanche ? Pendant les mois que va durer ce procès, Dunne est logé dans une suite du fameux Château Marmont. Le matin, il se lèvre à 3h pour participer à une émission de télévision, puis il file au tribunal, avant de rentrer se changer pour ressortir, puisque dorénavant tout Hollywood se l’arrache. Il s’interrompt juste trois jours pour se rendre à Londres… parce que la princesse Diana désire le rencontrer. Ce que j’aime dans ce livre, c’est que c’est comme un papier de Vanity Fair, qui traite de sujets sérieux avec beaucoup d’esprit. On se retrouve chez les riches et les puissants, et c’est tout à fait assumé. Dunne n’oublie jamais la dureté de cet univers. Mais quelle belle revanche pour lui. » 

Propos recueillis par Pascale Frey
Lire les choix d’autres critiques invités

 
 
partagez
partage par email