Béatrice GURREY
Robert Laffont
avril 2018
234 p.  18 €
ebook avec DRM 7,99 €
 
 
 

l  a   c  r  i  t  i  q  u  e   i  n  v  i  t  é e    

Marie-Laure Delorme (JDD) a choisi
« La tête qui tourne et la parole qui s’en va» de  Béatrice Gurrey, paru chez Robert Laffont

« Le titre est une phrase prononcée par la mère de Béatrice Gurrey. Celle-ci raconte comment ses deux parents ont été conjointement atteints de la maladie d’Alzheimer. En décembre 2014 naissent les premiers soupçons suivis d’examens médicaux, puis de l’IRM qui confirme le diagnostic. Ils sont trois enfants et vont devoir faire face. Même s’ils retardent le plus possible ce moment, ils partent à la recherche d’une maison médicalisée. Chaque fois qu’ils ressortent de l’une de ces visites, ils ont besoin de plusieurs minutes de silence tant c’est dur. Mais en 2015, ils ne peuvent plus attendre et Pierre, 82 ans accompagné de Liliane, 81 ans, se retrouvent dans un petit appartement d’un EPHAD de l’ouest parisien. Béatrice Gurrey décrit la vie dans cet établissement, où leurs parents sont négligés, maltraités, volés. Mais il y a heureusement certaines personnes altruistes, lumineuses. C’est un livre sombre, mais il n’est pas que ça. Béatrice enquête aussi sur leur vie d’avant, elle fait revivre leur jeunesse, leurs amis, leur amour de la culture, de la nature. La maladie exacerbe leurs caractères : Pierre s’enfonce dans la dépression alors que Liliane se montre drôle, poétique, fantasque. Après avoir passé Noël en famille, elle dit : « Oh que c’est bon la vie comme ça. N’importe comment. » Car même dans la maladie il y a des moments merveilleux qui émergent.

Béatrice Gurrey est journaliste politique au Monde, son style est précis, concis, sans pathos. Elle  raconte une double histoire d’amour : celle entre ses parents, et l’autre entre parents et enfants. »

Propos recueillis par Pascale Frey
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