HOPE
GODEFROID SYLVIE

genese be
genese edition
octobre 2017
-1 p.  19 €
 
 
 
 Les internautes l'ont lu

Hope est née atteinte d’une laideur incroyable, une déformation au visage s’amplifiant avec le temps l’a plongée rapidement en dehors de tous les standards de la société.

Elle sort des normes. Son handicap esthétique pousse même ses parents à l’abandon. Ils la laissent pécuniairement à l’abri pour se donner bonne conscience mais cassent tout contact.

La solitude devient très vite le quotidien de Hope. Elle a essayé de « s’intégrer ». Elle a eu envie de croire en l’amitié, de croire que l’abstraction de son physique ingrat serait possible pour construire une relation mais malheureusement ce fut chaque fois l’échec, la déception.

A l’aube de son quarante et unième anniversaire, elle a décidé que c’était terminé, que d’elle on allait entendre parler. Une fois pour toutes, elle est décidée de se venger et va choisir dix personnes au hasard. Elle projette de les faire périr, oui de Hope on se souviendra !

En effet, que retient l’humanité aujourd’hui ? Le bien ou le mal ? C’est le plus souvent des actions les plus noires, des bourreaux dont on se souvient plus que des victimes, non ? On se souviendra d’elle c’est promis avec son projet diabolique.

Elle va recruter dix personnes en enquêtant sur elles. Dix personnes qui sont tour à tour le pire et le meilleur d’elles-mêmes. Dix personnes qui jouent alternativement au bourreau et à la victime.

J’étais un peu déstabilisée à la lecture, me demandant où Sylvie Godefroid voulait nous mener, que voulait-elle nous montrer ?

Un peu comme 10 nouvelles, il s’agit en fait de 10 personnages, 10 parcours de vie, l’occasion d’analyser à travers elles notre société, sa violence et sa triste réalité. 10 personnes avec leurs failles, leurs blessures, leurs forces et leurs faiblesses. C’est noir, une belle analyse critique de notre société, de la cruauté de notre monde.

J’ai aimé les références à la littérature et l’art de notre pays, le clin d’oeil aux potes du métier, les divers endroits de Bruxelles. L’auteur nous parle de sa vision du terrorisme, de la violence, de l’homme dans notre société. On parle de communautarisme, d’attentats, de séparation, de cancer, d’homosexualité et de l’acceptation ce celle-ci, d’abus, de sexe mais aussi d’espoir.

Ma note, peut-être parce que j’attendais autre chose : 7.5/10

Les jolies phrases

Mon existence ressemble à une guerre qu’on mène dans les tranchées de soi-même.

les pages 31 et 32

Chacun son terreau. Une seule constante : partout dans le monde, on en parle, alors que personne ne se souvient du flic qui a sauvé un gamin ou empêché un attentat. Son nom à lui n’apparaît nulle part, tandis que le mec qui ouvre le feu dans une école fait la Une des quotidiens. On se souvient de lui. Jamais la violence ni la haine ne tombent dans l’oubli. Voilà mon ambition exclusive : ne pas être oubliée. Qui sait ? Vous m’avez boudée, méprisée, fustigée de mon vivant, peut-être ferez-vous de moi une martyre après avoir pris ma réalité dans vos gueules d’indifférents. Peut-être deviendrais-je le personnage central d’un film de Woody Allen ou de Spieberg ? Je ne l’aurais pas volé. Je vous aurais rendu ma monnaie … post -mortem.

La haine, ça ne se mange pas, c’est comme les souvenirs, plus on y pense, plus on est malheureux.

La méchanceté c’est comme les pâtes. Tout le monde en mange même si ça reste sur l’estomac.

Ce n’est pas parce qu’on est au régime qu’on ne peut pas saliver sur le menu.

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