INTEGRALE SERIE B 1/2
KURTZ STAN

fleur sauvage
serie policiere
mai 2016
 
 
 
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Mon privé chez les fous

Marc Falvo propose dans cette série à épisodes, chacun faisant aux alentours de 200 pages, de suivre les aventures d’un détective privé comme on les faisait dans les années 1950-1960, à la Mike Hammer, évoluant pourtant dans un monde du XXI° siècle. Une partie de l’intérêt de ces récits réside dans ce décalage entre le héros et le monde dans lequel il vit. Il se place en rupture totale avec la technologie, fume dans les lieux publics, est une publicité ambulante pour l’alcool et les bars louches…

Et pourtant, on se dit que le récit gagnerait à creuser encore plus ce décalage pour en tirer des conclusions en terme de déroulé de l’histoire. Il y a là quelque chose d’inachevé sur les trois premiers épisodes.

Marc Falvo s’amuse à jouer avec les codes non pas tant en les retournant qu’en les mélangeant allègrement. Il pioche à foison dans l’imagerie du détective privé façon Nestor Burma, sans la jolie secrétaire toutefois : être humain constamment alcoolisé, vivant dans son bureau-appartement, tendances auto-destructrices, sex-appeal…

Marc Falvo n’est pas à un cliché près. Non content d’en rajouter dans ce domaine, il en rajoute en puisant de-ci de-là dans les réserves des séries B diffusées en deuxième partie de soirée dans la « Dernière séance » d’Eddy Mitchel : monstres, blobs, expériences scientifiques qui dégénèrent, drogues et cannibalisme, j’en passe et des meilleurs.

Mais l’auteur ne s’arrête pas là : il affuble notre héros, Stan Kurtz, d’un ennemi tapi dans l’ombre qui tire les ficelles d’un jeu dans lequel le détective privé tient le rôle de marionnette.

Le moins que l’on puisse dire est que Marc Falvo puise dans toute une imagerie datée qu’il s’amuse à mettre en scène dans un décorum moderne qu’il ne situe pas géographiquement, rendant tout cela un peu lointain mais burlesque.

Marc Falvo s’amuse à écrire des histoires tambour battant, sans relâcher l’action à aucun moment, semant par-ci par-là une scène torride, une bagarre, une poursuite, une fuite, etc. Aucun répit donc et le souci de l’auteur de trouver de quoi faire rebondir son histoire et son héros.

Après, ne cherchez point ici de roman noir, d’étude psychologique des personnages tous plus caricaturaux les uns que les autres à commencer par Stan Kurtz. Ne venez vous frotter aux méthodes et aux aventures de Stan que dans l’optique de passer un bon moment, sans rechercher ni cohérence ni effet de style : juste de la matière brute légèrement façonnée par les délires de Marc Falvo. Vous y rentrerez ou pas du tout, c’est à vos risques et périls et ça dépend de vous.

On peut peut-être regretter de rester parfois un peu trop dans le pastiche et de ne pas vraiment aller sur le terrain de l’hommage.

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