Edmonde
Dominique de Saint-Pern

stock
la bleue
février 2019
403 p.  21,50 €
 
 
 
 La rédaction l'a lu
coup de coeur

Bigger than life

Il y a des vies hors du commun, comme celle d’Edmonde Charles-Roux par exemple. D’elle, on connaissait le port altier, le chignon échappant à toute fantaisie, les tailleurs griffés. Veuve de Gaston Defferre, l’ancien maire de Marseille, elle présida l’Académie Goncourt, publia des livres, sur Chanel notamment, qu’elle avait connue lorsqu’elle dirigeait le magazine Vogue. On savait aussi qu’elle avait elle-même remporté le prix Goncourt avec « Oublier Palerme », son premier roman… Mais tout cela, Dominique de Saint-Pern le réserve pour un prochain volume. Dans ce premier tome sobrement intitulé « Edmonde », elle remonte le temps et raconte la jeunesse de cette fille de la grande bourgeoisie qui n’eut de cesse pourtant, non pas de bousculer les conventions, car à vrai dire elle ne sortait pas beaucoup de son milieu, mais plutôt de mériter sa place dans la vie.

Dotée d’une belle énergie et d’une remarquable intelligence, elle est le pilier de la famille, celle sur qui tout le monde s’appuie. Que ce soit pour aider à sortir sa sœur du pétrin dans lequel elle s’est mise en épousant un proche de Mussolini, pour soutenir ses amis, ses parents… Ce récit romancé (toujours la même idée de combler les blancs avec ce qui aurait pu être, avec ce qui est plausible) est un mélange de hauts faits mondains où les people avaient un autre panache que la famille Kardashian, et de beaux actes de résistance. Cette biographie se dévore à tout allure, et on a hâte de découvrir la suite.

partagez cette critique
partage par email
 Les internautes l'ont lu
coup de coeur

Je ne connaissais pas grand chose d’Edmonde Charles-Roux : elle avait écrit la vie d’Elisabeth Eberhardt et avait été l’épouse de Gaston Defferre.

En lisant cette biographie, je me suis aperçue à quel point ma vision était réductrice !

De 1938 jusqu’en 1945, Dominique de Saint Pierre nous entraîne dans le sillage de la jeune Edmonde dont le père était un ambassadeur reconnu et apprécié. Avec l’arrivée de Mussolini puis son alliance avec Hitler, la famille Charles-Roux rentre en France sans toutefois leur fille Cyprienne qui, après une liaison avec le gendre du Duce, vient d’épouser un cadre des Chemises Noires.

Edmonde, elle, décide de suivre une formation d’infirmière et sera envoyée dès le début de la guerre sur le front de la ligne Maginot, à Verdun précisément.

Alors que cette jeune femme était promise par sa naissance à une vie de légèreté, elle fera toujours preuve dans ces temps troublés d’un très grand courage tant moral que physique. La mort de son fiancé qu’elle adorait depuis l’adolescence sera une terrible blessure qu’elle parviendra toutefois à cautériser.

Engagée dans la Résistance, elle sera intégrée en tant qu’infirmière à la 5ème DB du Maréchal de Lattre de Tassigny.

« Edmonde » se lit comme un roman, avec passion. Certainement celle qui habitait la jeune Edmonde Charles-Roux.

partagez cette critique
partage par email