Prostituées alimentaires - Epouses, mères, étudiantes... Le nouveau visage de la prostitution
Alessandra D'angelo

La boite à pandore
novembre 2017
194 p.  15,90 €
ebook avec DRM 9,99 €
 
 
 
 Les internautes l'ont lu

Un essai, une enquête concernant la prostitution alimentaire. A lire absolument. C’est stupéfiant.
J’ai découvert à travers ce récit des choses que je ne soupçonnais pas.

La précarité touche malheureusement de plus en plus de femmes qui n’ont pas vraiment d’autres alternatives que celle de monnayer leur corps. Le sexe devient pour certaines une monnaie courante.

Quand on n’a presque plus rien, que l’on risque de tout perdre, à contrecoeur , des femmes vendent leur corps pour obtenir un logement, payer une facture de réparation de plomberie, chauffage, garage …

Les femmes sont démunies et pour nourrir leurs enfants, boucler une fin de mois difficile, mettent de côté leur dignité de façon ponctuelle ou régulière.

La situation est encore plus compliquée pour les femmes vivant dans la rue qui souvent font l’objet d’un viol, alors tant qu’à prendre des risques autant payer de son corps pour obtenir le toit dont elles ont besoin. Beaucoup de propriétaires sont sans scrupules, abusent des femmes, promettent sans pour autant leur donner contrepartie. Attention aussi au nombre grandissant de sex-arnaque.

Le plus édifiant est aussi que certaines femmes le font par choix car elles aiment le sexe, c’est de l’argent facile et parviennent tout simplement de faire abstraction de leur image du soi.

Autre phénomène concernant les jeunes, plutôt que de combiner un job fatiguant en plus de leurs études, préfèrent avoir recours aux « sugar-daddy » pour payer celles-ci.

Plus étranges, les fétichistes : des pieds, des sous-vêtements sales et même pire, tout s’achète, tout se vend…

D’autres aspects divers et nombreux sont traités dans cette intéressante enquête, l’évolution des technologies et la vision de l’amour, la banalisation des poupées sexuelles, du porno visualisé de plus en plus jeune par nos ados, les agressions sexistes via les réseaux sociaux poussant parfois au suicide, le sexting ..

Autre volet interpellant, l’amour pour tous et les besoins sexuels des personnes handicapées, pourquoi pas la création d’une profession d’assistant sexuel…

Une enquête interpellante, très intéressante qui reflète notre société.

Merci Alessandra de me l’avoir proposé.

Ma note : 9/10

Les jolies phrases

L’enjeu sexuel n’est pourtant pas anodin. Les enfants hyper « sexe » sont assimilés à des produits consommables. Effet pervers, quand une très jeune fille met un string, elle n’associe pas forcément son geste à l’aspect érotique que peut avoir ce bout de ficelle dans le regard voyeur que lui porte un homme.

Du travail du corps au corps du travail, la prostitution est un art de vivre, un état d’esprit. Loin des clichés critiques de la communautés, je considère le trottoir comme un lieu d’expression et de liberté.

Nos bras servent à compenser des manques en retour. Et le sperme qu’ils me déversent, c’est souvent des larmes qui n’ont pas coulé, parce que culturellement, un homme s’interdit souvent de pleurer. Dès l’enfance, il doit être mâle.

Une travailleuse du sexe n’est pas qu’une putain. Elle est avant tout une femme. Une femme amoureuse, une mère, une grand-mère, qui donne et qui reçoit de l’amour. Et je reçois beaucoup d’amour. Les hommes me désirent, me témoignent du respect et il y a aussi de la tendresse. Au risque de choquer tous les coincés du cul et du coeur, l’humanité et la bienveillance prennent ici tout leur sens. Toutes les putes ne sont pas des victimes et tous les clients ne sont pas des bourreaux.

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