Mon chevalier du ciel
Marianne Guillemin

Max Milo
janvier 2015
153 p.  16 €
 
 
 
 La rédaction l'a lu

En (quête) de père

Parfois, ce qui nous pousse à nous intéresser à un témoignage tient à peu de choses. Le précédent livre de Marianne Guillemin, « Dans la gueule du loup » (chez Max Milo déjà), était une confession autant qu’une analyse intelligente de son mariage avec un pervers. Un livre suffisamment fort pour que le nom de la jeune femme soit resté en tête.

Dans ce nouveau texte personnel, l’auteure part en quête de son propre père, mort prématurément lors d’un vol d’essai alors qu’il était pilote de l’aéronavale. A cette douleur qui la frappe enfant (Marianne est âgée de cinq ans lorsque le drame survient) s’ajoute un mystère que la jeune femme mettra des années à percer : les circonstances exactes de l’accident qui coûta la vie à son père, en 1963. Une drôle d’époque, assurément. Un parfum de secret défense associé au dossier de son père (Marianne deviendra responsable de communication de l’armée de terre…), une mère veuve alors qu’elle attend son quatrième enfant, une grand-mère qui tente de colmater les brèches, il n’en faut pas plus pour que Marianne grandisse un peu croche. « Mon enfance était nimbée de la souffrance de ma mère et, pour exister, pour être reconnue, je devais en supporter une partie. » Malgré le remariage heureux de sa mère, la jeune fille admet avoir « traîné sa misère et une tête d’enterrement pendant trois ans », une adolescence pleine de problèmes qui s’allégera avec l’arrivée d’une petite sœur, Aude.

Mais, pour Marianne comme pour son frère né après le décès de leur père, l’absence de ce dernier pèse, sans que leur entourage puisse bien expliquer pourquoi. Il fallait donc partir enquêter sur ce Pierre Guillemin, aussi bien au Service historique de la Défense (sis au Château de Vincennes) qu’auprès de ses compagnons de l’époque. Un très émouvant témoignage d’amour d’une femme à son père mort à l’âge de vingt-sept ans. Une femme devenue mère à son tour et qui souhaitait trnasmettre quelque chose à ses propres enfants.

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