Le garçon qui courait plus vite que ses rêves
Elizabeth Laird

Flammarion
tribal
mai 2016
155 p.  12 €
 
 
 
 La rédaction l'a lu

Le jour de ses onze ans, le père de Solomon décide de l’emmener à Addis Abeba. Le jeune garçon n’a jamais vu la ville, vivant depuis l’enfance dans un petit village d’Ethiopie. Là-bas, courir est sa passion, transmise par son grand-père : il rêve de devenir champion olympique, le « coureur le plus rapide du monde ». Chaque jour, il se confronte à lui-même en courant les huit kilomètres qui le séparent de l’école. Avant le long voyage à pied, les parents de Solomon sont très inquiets et lui font mille recommandations. Ils finissent pas partir, mais à peine arrivé aux abords de la ville, le grand-père est renversé par un camion. Éreintés tous les deux, ils doivent attraper un bus, moyen de transport que Solomon n’a jamais pris : c’est le début des ennuis… L’atmosphère est suffocante, et l’enfant manque d’être malade. Heureusement, ils parviennent à la maison du cousin Wondu qui les accueille pour quelques jours. Mais le grand-père n’est pas venu à Addis Abeba pour rendre visite à sa famille : un mystérieux rendez-vous dans une pâtisserie l’attend, information qu’ignore totalement son petit-fils et que les nouveaux membres semblent désapprouver…

Dans les pas de Solomon, Elizabeth Laird nous prend par la main à travers l’Ethiopie. Elle brosse un portrait sincère et séduisant de l’Afrique, en nous faisant découvrir le quotidien de ses habitants, en pleine immersion dans leur rythme de vie. En jeune héros courageux qui n’hésite pas à se surpasser et même se sacrifier pour venir en aide à son grand-père, Solomon devient un modèle pour le lecteur. Pour lui, venant d’un petit village, la capitale est au départ une source infinie d’émerveillement, mais elle se révèle énigmatique au fur et à mesure de l’histoire. Sa relation avec son grand-père ne manque pas d’évoluer, elle qui semblait au départ difficile : un vieil homme autoritaire et sec, un petit-fils obéissant et bienveillant. Le lien qui les unit se renforce, nous invitant à réfléchir sur la communication et l’amitié entre les générations. Et parce qu’il met le doigt sur notre capacité à repousser nos limites et à atteindre nos rêves les plus fous, ce roman d’apprentissage pousse à s’interroger sur le dépassement de soi, mais aussi sur le sport, autant physique que psychologique.

 

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