Le village aux mille roses
Philippe Nessmann

Flammarion jeunesse
castor poche ho
novembre 2016
48 p.  5 €
 
 
 
 La rédaction l'a lu
coup de coeur

L’après Bataclan

« 13 novembre » : une date, marquée au fer rouge, qui fait écho à tant d’autres. Les médias s’en sont déjà emparés et les Unes des journaux évoquent toutes « l’après ». Aujourd’hui, l’heure est au recueillement, au devoir de mémoire. Pour ne pas oublier, il faut bien sûr en parler. Mais comment ? De quelle manière dire aux enfants la peur, la mort, le terrorisme ? Il y a les explications rationnelles suivies de mots rassurants. Il y a aussi la poésie et les images ; c’est ce qu’a tenté de faire Philippe Nessmann. Pour dire l’indicible, expliquer l’inexplicable, l’écrivain est parti d’une allégorie et a imaginé une histoire, celle du village aux mille roses.

L’histoire se passe dans un temps inconnu, dans un village reculé dans les montagnes. Les roses fleurissent dans tous les jardins : rose, orange, jaune… chaque villageois a sa préférée. Lorsqu’un jardinier un peu sorcier crée une rose noire, c’est l’effervescence : les habitants sont fiers de cette nouvelle fleur. Mais le chef du village décide brusquement de couper tous les rosiers de couleur et de ne laisser que les noirs. Décidé à imposer son pouvoir, il emploie la force et la violence. Une dictature s’installe. Cependant, une résistance secrète se met en marche…

Au fil des pages, les roses, magnifiques, se déploient. Nulle autre illustration ne vient entacher les fleurs graphiques, et dans ce conte philosophique et poétique, il faut lire entre les lignes : l’écrivain y prône la mixité, la diversité et le mélange comme une richesse et une force, au regard de l’attentat du 13 novembre. En dédiant son ouvrage à Ariane, une jeune fille de 24 ans décédée au Bataclan, il fait fleurir un message d’espoir, une volonté farouche de ne pas céder à l’angoisse.

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