critique de "J'ai vu un homme", dernier livre de Owen Sheers - onlalu
   
 
 
 
 

J'ai vu un homme
Owen Sheers

Mathilde Bach (Traducteur)
Rivages
août 2015
396 p.  9 €
ebook avec DRM 8,99 €
 
 
 
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coup de coeur

J’ai vu un homme… et trois drames poignants

En refermant ce livre, une image m’est revenue en mémoire. Terrible. Celle de ce film montrant une bavure de l’armée américaine lors de la guerre en Irak. En juillet 2007, deux journalistes de l’agence Reuters et deux enfants ont notamment été tués «par erreur» par des tirs de l’armée américaine. C’est une histoire semblable qui sert de point de départ au roman du Gallois Owen Sheers, en s’attachant aux conséquences d’un tel acte, à ce que l’on appelle prudemment les dégâts collatéraux, et qui feront trois victimes supplémentaires. Michael Turner est la première à entrer en scène. En rencontrant Caroline, ce journaliste devenu écrivain, a trouvé non seulement une âme sœur ¬– elle est grand reporter – mais au fil des semaines, elle devient aussi son épouse et la future mère de leurs enfants. Mais le rêve se brise lors d’un reportage au Pakistan. Un drone de l’armée américaine fait exploser son convoi. Michael se retrouve veuf, désemparé et cherche à tromper sa peine en partant s’installer à Londres. En emménageant, il croise son voisin Josh Nelson. Ce banquier est la seconde victime. En décidant de prendre son voisin sous son aile protectrice, en lui faisant partager sa vie de famille, il ne se doute pas combien des conséquences de sa bonne action. Michael devient si proche de Josh, de Samantha son épouse et des enfants qu’il n’hésite pas à pénétrer dans l’appartement du voisin quand il constate qu’une porte est restée ouverte. Il voulait simplement récupérer un tournevis. Seulement voilà, en le voyant, la fille bascule de l’escalier et se tue. Michael décide de fuir. La suite ne se raconte pas, je vous laisse la découvrir tant elle est bien racontée. Reste la troisième victime, le commandant McCullen. Il s’agit d’un pilote de drones sur une base près de Las Vegas. C’est lui qui a tué par méprise, Caroline. Et qui ne supporte plus cette mort qu’il a sur la conscience et qui, pour sa hiérarchie, fait partie des «risques du métier». Mc Cullen décide quant à lui de prendre la plume et d’écrire à Michael. Plus pour mettre des mots sur le drame qu’il vit que pour s’excuser. Puis, il prend la route, entend essayer de se reconstruire en vivant une nouvelle vie on the road again La force de ce roman est de mettre en scène ces trois hommes qui ne sont pas coupable, mais qui tous se sentent responsables de la situation dramatique qu’ils ont contribué à engendrer. Comment peuvent-ils continuer à vivre avec ce poids ? Construit comme une enquête qui rend vite le lecteur addictif (on sent par exemple très bien sur les pas de Michael que quelque chose n’est pas normal dans la maison de son maison), excellent dans l’analyse psychologique, voilà sans aucun doute l’un des romans étrangers les plus réussis de la dernière rentrée littéraire. Ne passez pas à côté, comme j’aurais pu le faire sans le pouvoir de persuasion d’un libraire passionné, dont c’est ici l’occasion de souligner combien ils demeurent indispensables !

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« J’ai vu un homme »

« J’ai vu un homme »d’Owen Sheers. L’histoire de Michael, qui suite au décès de sa femme, journaliste tuée en reportage au Pakistan, revient s’installer à Londres. Son appartement fait face à un parc autour duquel s’articulent maisons et autres bâtisses. Il y devient amis avec les Nelson, charmant couple parent de deux petites filles; un ami, comme un membre de la famille, qui passe boire le café quand les enfants partent à l’école, qui est là le samedi pour le déjeuner familial qui fait du jogging avec Josh Nelson certains matin; et qui un jour, venu pour rendre un tourne vis se retrouve seul dans cette maison. La porte était pourtant ouverte, la table du petit-déjeuner non débarrassée. Il y a forcément quelqu’un, non ? Alors il avance, traverse la cuisine, le salon puis va plus loin dans la maison, dans des pièces où il n’avait jamais été convié.

Il avance… pourquoi ? Qu’a-t-il entendu ? Que va-t-il se passer ?

Construit comme un thriller, il s’agit pourtant d’un roman. Mais on y parle de la souffrance de la perte, du deuil impossible à faire, de la vie qui bascule en une seconde. Ah, cette seconde que ces personnages auraient bien voulu ne pas vivre ! Ils ont chacun la leur mais la peine est immense.

Impossible de vous en dire plus, au risque de perturber le battement d’aile du papillon. À votre tour d’entrer dans cette maison…

Sido, à retrouver sur son blog

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