Les Rumeurs du Nil
Sally Beauman

JC Lattès
novembre 2014
600 p.
ebook avec DRM 15,99 €
 
 
 
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nuit blanche

Le roman de la découverte du tombeau de Toutankhamon

Tous les ingrédients du bon roman sont au sommaire de ce livre : L’Histoire avec les débuts de l’indépendance de l’Egypte et les découvertes archéologiques dans la Vallée des Rois, le suspense avec l’assassinat d’une membre de l’équipe retrouvée parmi les roseaux des marais du Nil, l’initiation avec le récit de la narratrice qui a onze ans et son amie américaine, l’amour et les relations compliquées de son père, chercheur à l’université ainsi que les siennes, sans oublier l’espionnage et la recherche de la vérité sur les circonstances de l’une des découvertes majeures du siècle dernier et enfin une touche d’ésotérisme avec la fameuse malédiction qui devait frapper les archéologues.
Des ingrédients avec lesquels Sally Beauman réussit une œuvre très dense – plus de 500 pages en grand format – et très documentée grâce à une construction habile en faisant alterner le récit de la petite fille en 1922 et durant les quelques années suivantes avec celles de la vieille dame qu’elle est devenue et qui est sollicitée par un journaliste désireux de réaliser un documentaire sur Toutankhamon.
Le livre s’ouvre sur ces lignes : « Pendant notre séjour au Caire en janvier 1922, je visitai les pyramides. C’est là que je vis Frances pour la première fois. Nous étions en Egypte pour une semaine et Mlle Mackenzie, ma gouvernante, avait planifié notre séjour avec le plus grand soin. Elle était persuadée que si je voyais les pyramides, « l’une des plus grandes merveilles du monde antique, ne l’oubliez pas ma chère Lucy », si possible au moment le plus opportun – au lever du soleil –, les merveilles de pierre allaient produire en moi un changement. Me stimuler. Me fasciner. Me ramener à la vie, me convaincre de revenir au monde. »
Un programme qui s’avérera en tous points réussi. A la fraîcheur candide de l’enfant qui est projetée au milieu d’une équipe d’archéologues passionnés et qui avec son amie Frances va essayer de jouer aux espionnes pour nous dévoiler l’envers du décor, l’auteur nous propose le regard beaucoup plus acéré de celle qui est devenue une spécialiste de cette époque et qui est l’une des rares survivantes.
Que l’on soit ou non amateur d’histoire, on ne pourra manquer de trouver ce récit érudit, émouvant, passionnant. Que demander de plus ?
Retrouvez Henri-Charles Dahlem sur son blog 

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