Oh...
Philippe Djian

Prix Interallié 2012
Folio

256 p.  7,50 €
ebook avec DRM 7,49 €
 
 
 
 La rédaction l'a lu

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« Oh… » de Philippe Djian
est devenu « Elle » de Paul Verhœven

L’histoire

Michelle, la quarantaine flamboyante est une femme forte, aux nerfs plus que solides.  Son passé familial traumatique, avec un père assassin d’enfants,  ne lui a pas laissé d’autres choix. Battue et violée chez elle par un agresseur masqué,  sans perdre son sang-froid, elle choisit comme système de défense : l’attaque. Et celle-ci sera  avant tout sexuelle. Entre elle et son mystérieux violeur, une relation perverse s’engage, entre attraction et répulsion, soumission et domination.

Le livre :  « Oh… » de Philippe Djian

Si vous êtes passés à côté de ce très bon roman de Philippe Djian, couronné en 2012 du prix Interallié, une séance de rattrapage en poche s’impose. Plus qu’une lecture, c’est une rencontre, avec un personnage de femme inoubliable, pétrie de souffrances enfouies qui prend le parti d’affronter ses démons au prix de toutes ses contradictions.  Un roman sur ses propres limites, qu’elles soient sociales, morales ou sexuelles. Djian met son héroïne à flanc d’émotions et trouve une langue, un rythme narratif qui portent haut notre réflexion sur un sujet aussi « à vif » que le viol et les puissances du mal.

Le film : « Elle » de Paul Verhœven

Oh… que ce long métrage est raté. Ce n’est pas qu’il soit choquant comme beaucoup l’ont écrit, c’est qu’il est tout simplement raté.  Alors qu’il avait été tourné en France  en raison de l’amoralité du sujet, on aurait pu se méfier. Le réalisateur de « Basic instinct » trahit ici toute la justesse de l’approche de l’auteur de « 37, 2 le matin ». Il nous offre  une enfilade de scènes plus grotesques les unes que les autres et passe à côté des effets souhaités. On rit lorsqu’on devrait être effrayé. Et ça devient embarrassant. Le film se contente du premier degré et adapte de façon littérale et plate la trame narrative du roman tout en subtilité de Djian.

Au générique :

Isabelle Huppert comme à son habitude est magistrale. Mais qu’est–elle venue faire dans cette galère ? Si ce n’est qu’à la lecture de « Oh… », l’héroïne Michelle, semble s’imposer comme un personnage taillé sur mesure pour elle. Ce qui est le cas, comme l’a déclaré Philippe Djian qui l’avait en tête en écrivant le roman.
Laurent Lafitte, pourtant excellent comédien, sociétaire de la Comédie Française, ne parvient pas à convaincre et ne fait pas le poids face à Huppert.  Heureusement les seconds rôles sont tous servis par des acteurs épatants : Charles Berling, Anne Consigny,  Virginie Efira et l’immense Judith Magre.

Ecouter l’interview très intéressante de P. Djian à l’occasion de la sortie de « Love song »

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