Tu comprendras quand tu seras plus grande
Virginie Grimaldi

Le Livre de Poche
mai 2016
480 p.  8,20 €
ebook avec DRM 14,99 €
 
 
 
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coup de coeur

Une petite douceur

Tu comprendras quand tu seras plus grande est un roman agréable. Son héroïne Julia est psychologue. Elle a perdu en peu de temps son père, puis sa grand-mère Maminou dont elle était très proche. Une rupture sentimentale s’ajoute à son désarroi. Elle décide donc de plaquer Paris, sa meilleure amie Marion chez qui elle squattait un canapé, pour prendre un contrat de 8 mois dans une maison de retraite sur la côte basque.Changement radical pour l’aider à se reconstruire, faire le point sur ses attentes et se mettre en pause. 2 soucis, son lieu de vie lui rappelle son enfance et elle n’aime pas les personnes âgées. J’ai apprécié le caractère de Julia, sa franchise, ses erreurs, maladresses, sa peur (des voix, des requins,). Son regard sur la vie est à la fois tendre et drôle. Elle est épaulée par une galerie de personnages secondaires adorables. Le gang des mamies (Maryline, Louise, Elisabeth), Pierre mais aussi ses collègues Marine et Greg, Isabelle l’hôtesse d’accueil à côté de la plaque. Des personnages hauts en couleurs qui font du bien. J’ai beaucoup aimé le personnage de Gustave, le pitre de service, avec ses blagues potaches et qui est plus profond qu’il n’y parait. Louise, Maryline sont aussi très attachantes, avec leurs secrets respectifs et leurs troubles de mémoire. L’auteur réussit dans un cadre pourtant loin d’être glamour, une maison de retraite, de montrer que celle-ci n’est pas un mouroir, que la vieillesse ce n’est pas que la décrépitude physique. C’est aussi de l’expérience, de la joie, la volonté de profiter de l’instant. La jeunesse n’est pas toujours là où l’on croit. Julia redécouvre peu à peu la vie, change son regard sur ses priorités, ce qui est intéressant, on la voit évoluer au fil des pages. Elle devient de plus en plus attachante. La question de la mort, de la vieillesse, de la maladie, de la solitude, des choix sont aussi évoquées à travers la vie des résidents et la découverte de leur passé.L’amour, le couple, les nons dits font aussi partie de la vie des personnages qui essayent de trouver un équilibre. L’amitié entre Julia et ses colocs Marine et Greg, entre les résidents, la question de la transmission entre génération, de son expérience, de ses doutes sont au cœur du récit. Mais ce n’est pas un roman triste, bien au contraire car finalement dans cette maison de retraite des Tamaris, c’est la vie qu’on découvre. Mais tout n’est pas rose, il y aussi ses personnages pénibles comme Léon le petit vieux fou de technologie toujours en train de râler, Martine la fille d’un des résidents. L’écriture de l’auteur est drôle, enlevée, touchante et surtout très juste. Elle tisse de beaux portraits de personnages, vivants et qui nous évoque forcément des souvenirs. On retrouve dans les portraits des résidents sa grand-mère, son grand père. Elle questionne aussi les priorités dans la vie, le fait d’accepter de continuer à vivre même quand celle-ci n’est pas tendre. Elle réussit à nous faire oublier nos petits tracas quotidiens, en nous faisant rire et en nous émouvant (la scène du mariage, de la réunion de famille). Un roman en tous cas agréable qui fait passer un bon moment de lecture. Donc si vous voulez un roman qui vous fasse du bien comme un bon pyjama en pilou (vous comprendrez en lisant le livre) et découvrir comment Julia grandit plongez dans ce roman. Une petite douceur qui vous fera du bien.

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