critique de "Les suprêmes", dernier livre de Edward Kelsey Moore - onlalu
   
 
 
 
 

Les suprêmes
Edward Kelsey Moore

Traduit de l'américain par Cloé TRALCI, avec la collaboration de Philippe et Emmanuelle Aronson
Actes Sud
avril 2014
336 p.  22,80 €
ebook avec DRM 9,99 €
 
 
 
 La rédaction l'a lu

Éloge de l’amitié

Elles s’appellent Odette, Clarice et Barbara Jean. Elles sont afro-américaines, ont cinquante ans et ne s’en laissent pas compter. Elles ont un sens de l’auto-dérision très prononcé, une énergie à toute épreuve et sont irrésistibles. On les surnomme « Les Suprêmes », comme ce groupe de rythm and blues de la fin des années 50 dont Diana Ross était le leader. Leur particularité ? Une amitié sans faille, un lien inébranlable, une fidélité qui ne se démentira jamais. Depuis l’enfance, elles partagent leurs secrets, parfois lourds, parfois légers. En grandissant, elles ne s’imaginent pas vivre les unes sans les autres malgré leurs différences. Odette est la plus drôle, Clarice la plus trompée, Barbara Jean la plus fragile. Un trio inséparable. Chaque dimanche, quoi qu’il arrive, elles se retrouvent dans le même restaurant, à la même table, n’hésitent pas à se goinfrer, mais qu’importe, elles ont passé l’âge de la séduction. Si elles tiennent à ce rendez-vous dominical, c’est parce que cet endroit les a vu grandir à une époque où la ségrégation était la normalité dans cette petite ville de l’Indiana, cette époque où tomber amoureuse d’un Blanc était plus qu’un péché, une aberration. Odette n’aspire qu’au bonheur des autres, dit toujours la vérité même quand elle fait mal, voit des fantômes et supporte avec stoïcisme une ménopause envahissante. Barbara Jean fut la plus belle, une beauté à couper le souffle, mais celle aussi qui a reçu le plus de coups. Quant à Clarice, elle attendra d’avoir dépassé ses cinquante ans pour se reprendre, enfin, en main. Ces femmes sont des survivantes qui doivent tout à l’affection qu’elles n’ont pas arrêté de se porter. L’amitié comme remède aux plus grands maux ? C’est la morale de l’histoire. Une morale qui nous plaît.

Edward Kelsey Moore écrit là son tout premier roman. On serait presque surpris qu’il soit un homme. Et lorsqu’on l’interroge sur sa formidable capacité à faire de ses personnages féminins, des héroïnes si authentiques, il avoue n’avoir pas cherché loin. Il lui suffisait d’écouter, attentivement et parfois discrètement, sa mère, sa grand-mère, ses tantes et leurs amies. On se disait aussi…   

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 Les internautes l'ont lu

3 chics filles

Baby love, my baby love… Qu’est-ce que j’ai pu l’écouter ! J’adorais les Suprêmes avec Diana Ross.
Par l’entremise d’Odette, Barbara Jean et Clarice, j’ai fait un très bon voyage dans l’Indiana profond et ce sur tout une vie, la leur. La ségrégation, le premier bébé né dans une clinique pour femmes blanches, l’évolution sociale des noirs…
Ce livre que beaucoup on lu m’a enchantée. Une telle amitié qui perdure malgré les aléas de la vie c’est superbe, rare et précieux.
Ces trois quinquas, non botoxées et si naturellement belles m’ont ravie. J’ai souri, pleuré, eu envie de mordre, bref j’ai vécu, à travers Odette, Barbara Jean et Clarice, une belle lecture.
Odette, si vous rencontrez de nouveau Leonor Roosevelt, trinquez à ma santé. Clarice, enfin, j’ai cru que vous alliez endurer les frasques de votre cher époux jusqu’à la fin du livre. Vivez ! Barbara Jean, la vie peut commencer à 50 ans, allez-y.
Merci Mesdames. Merci Edward Kelsey Moore pour ce superbe livre. Il me semble avoir relevé quelques phrases un peu lourdes (traduction ?), mais rien de grave, cela n’a pas terni mon plaisir de lectrice.
Ce premier roman est vraiment abouti, pas de chichis. Les mots d’Edward Kelsey Moore les fait tourbillonner, vivre, rire, pleurer, se battre avec la vie ou la mort avec une énergie bouillonnante.

Dire que je craignais de tomber sur un livre « pour filles » et que j’en retardais la lecture, alors que je suis tombée sur un livre vivant et une tranche de vie quotidienne américaine.

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coup de coeur

Trois grandes dames

Tout lecteur passionné et adhérent d’une médiathèque vous le dira : réussir enfin à emprunter un livre que l’on a repéré depuis plusieurs semaines, c’est comme avoir trouvé le Saint Graal !! Et mieux vaut ne pas être déçu à la lecture dudit ouvrage !

C’est donc avec beaucoup d’attentes que j’ai commencé « Les suprêmes » et je me suis régalée. Les 3 héroïnes (Odette qui n’a pas sa langue dans sa poche et n’a peur de rien, Barbara Jean bombe sexuelle et Clarice la plus posée) se connaissent depuis leur enfance à la fin des années 60. Inséparables, les habitants de leur petite ville de l’Indiana les a surnommées « Les suprêmes » en référence au groupe des années 70.

C’est avec délice que nous suivons le parcours de chacune jusqu’à nos jours, leurs épreuves, leurs bonheurs, leurs solutions trouvées pour faire rentrer dans le rang un épous un peu trop volage, se soigner d’un cancer ou se sortir d’une culpabilité ressentie depuis 30 ans.

Le roman, au-delà de l’amitié, traite aussi des problèmes raciaux aux Etats-Uni et notamment des quartiers réservés auparavant aux gens de couleur.

L’auteur dresse là les portraits attachants de 3 femmes devenues des ménagères de +de 50 ans qui n’ont rien perdu de leur allant et de leur envie de vivre. Il parait qu’il travaille à une suite…je suis impatiente de la lire !

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