critique de "Tea-Bag", dernier livre de Henning Mankell - onlalu
   
 
 
 
 

Tea-Bag
Henning Mankell

Points
mars 2016
360 p.  7,50 €
 
 
 
 Les internautes l'ont lu

« Des types, il y en a plein. Des hommes, c’est plus rare. »

« Mais n’oublie pas : tu vis sur une planète parcourue par de grandes vagues de gens en fuite, qui viennent des mondes pauvres et qui ne sont les bienvenus nulle part. »

Jesper Humlin est un poète connu en Suède, pas assez à son goût évidemment. Auteur régulier de recueils qui se vendent à mille exemplaires, il est complètement auto-centré et ne cesse de craindre que son entourage ne se mette à écrire, et soit plus doué que lui. Par un concours de circonstances, il croise la route de trois réfugiées et se voit embarqué dans une sorte d’atelier d’écriture. Sa première réaction est de chercher à se défiler, mais Tea-Bag, Leïla et Tania vont lui ouvrir les yeux…
Ecrit en 2001, ce roman fait mal quand on constate que loin de s’être améliorée, la situation des réfugiés s’est aggravée un peu partout dans le monde durant les seize années écoulées. Les récits distillés (de main de maître !) tout au long du roman sont édifiants, parfois bouleversants, admirablement servis par un style coloré et d’une grande sobriété, et grandement mis en valeur par l’angle adopté par Mankell : son anti-héros a tout du Pickwick de Dickens, et notamment un fort côté ridicule. La mise en balance de sa vie ultra privilégiée (et néanmoins compliquée) et du drame de celles des trois jeunes filles qu’il côtoie permet au lecteur de s’identifier sans ressentir d’effet de leçon de morale, et on rit même beaucoup devant l’inventivité des dialogues et des péripéties. C’est pourtant bien remués que l’on termine le roman.

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