La grande panne
Hadrien Klent

Le Tripode Editions
avril 2016
332 p.  19 €
 
 
 
 Les internautes l'ont lu

Privés d’électricité

Imaginez la France privée, sur toute l’immensité de son territoire, d’électricité pendant une longue fin de semaine !! Scénario catastrophe que décrypte, jour après jour, Hadrien Kent.

En Italie, un incendie criminel dans une mine de graphite met le feu aux poudres et, petit à petit, avec le vent, le nuage de graphite détruit toutes les lignes électriques italiennes. Pour une fois, le nuage ne s’arrête pas à la frontière française, ce qui pousse le gouvernement a agir de façon drastique et couper le courant pour laisser passer le nuage dévastateur.
Facile d’appuyer sur un bouton pour tout couper, mais les conséquences… « Nous sommes à la fois maîtres de la décision, je veux dire du moment où l’on va appuyer sur le bouton, et incapables de prévoir les conséquences de cette décision. En l’occurrence, nous ne pouvons nous appuyer sur aucun plan préétabli. Nous sommes au croisement d’Orsec, de Biotox, de Piratox et Piratom ».
Le gouvernement doit s’exiler ou rester à l’Elysée. C’est la première option qui est choisie et l’île de Sein parait être le meilleur repli. Ce qui est dit est fait.
La grand panne fait un heureux, Jean-René Hunebelle journaliste de son état qui va offrir à sa ronéo une nouvelle naissance avec la publication de son journal, diffusé à l’ancienne..
Un roman polyphonique avec beaucoup d’intervenants ce qui rend nécessaire et pratique la datation et la localisation en début de chapitre. Quel foisonnement, un peu trop parfois. Petit à petit les pièces du puzzle s’imbriquent.
L’île de Sein devient le lieu du gouvernement et tant de monde sur peu d’espace donne un aspect décalé qui m’a plu, avec un président cyclothymique. Nous sommes en direct du lieu de pouvoir, de décision. Je les regarde s’activer comme je regarde une fourmilière, avec curiosité, comme un pastiche du gouvernement de Vichy en 1940
Je suis heure par heure, ce challenge, ce défi. Au milieu de tout ça, il y a les anciens étudiants d’une même promo genre Voltaire qui entourent le président. Leurs petites histoires d’amitié, d’amour, de jalousie émaillent le livre. Il n’y a qu’à la toute fin que je comprends leurs relations, pour certains des idéaux bafoués.
Plusieurs histoires dans ce livre peut-être trop fourmillant, quand je vous parlais de fourmilière, nous y revoilà !!

Une fiction politique maîtrisée qui pourrait avoir des prolongements réalistes à travers les craintes actuelles d’attentats ou de catastrophe naturelle.

Petit sourire un brin ironique. Les media nous tannent avec la vague de froid et…. si elle engendrait une grande panne ! Sus aux bougies !

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