critique de "LES RESCAPÉS DE LA CITÉ MAUDITE", dernier livre de Paul Carta - onlalu
   
 
 
 
 

LES RESCAPÉS DE LA CITÉ MAUDITE
Paul Carta

Archipel
archipel.archip
octobre 2015
300 p.  26 €
ebook avec DRM 13,99 €
 
 
 
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Dieux… Gare aux humains !

Si ce tome 3 des Chroniques d’au-delà du Seuil intitulé « Les rescapés de la cité maudite » s’inscrit pleinement dans l’univers des tomes 1 et 2, les personnages et l’histoire de ce tome 3, qui trouve sa suite dans « La cité qui grandit », sont distincts des aventures de Khimaï, des pourvoyeurs et du continent de Mitellia.

Nous sommes ici en Poménia, continent qui se trouve de l’autre côté du Seuil par rapport à Mitellia. La Cité Maudite abrite les prêtres liés aux cinq derniers dieux qui peuplent l’Alphée, leur monde. Les autres dieux, les anciens dieux, ont été affaiblis et mis hors d’état de nuire par leurs propres frères qui forment aujourd’hui le Pentacle. En coupant aux autres dieux l’accès à leurs fidèles et à leurs dons (de sang par les fidèles en échange des bienfaits et de l’intervention des divinités), en interdisant leur culte, ils les ont littéralement endormis pour l’éternité. Mais aujourd’hui un dieu s’est réveillé sur Poménia. Grâce à Jan, ce dieu va partir à la recherche de ses attributs (mais de quoi donc est-il le dieu ?) et de son pouvoir pour se frayer un chemin jusqu’à l’Alphée. Ces temps de perturbations divines s’accompagnent de changements profonds dans la société poméniane.

A travers la figure de Jan, choisi volontairement comme un jeune homme curieux et aventureux, Paul Carta développe son intrigue un peu trop lentement à mon goût. Son histoire regorge de bonnes idées scénaristiques mais cela manque d’allant sauf sur le dernier tiers où les choses se précipitent un peu pour amener le lecteur jsuqu’au tome 4. Les bouleversements qui interviennent dans la Cité Maudite seront, je l’espère, la source d’événements nombreux et de tensions entre certains personnages pour la conquête du pouvoir.

L’idée de rendre les dieux impuissants face à la menace grandissante du dieu qui s’est réveillé est par contre intéressante et mérite d’être approfondie par Paul Carta. Drapés dans leur suffisance vis-à-vis de leurs fidèles, perchés dans leur Alphée, méprisants, les dieux ont perdu leur influence vitale. Le brusque revirement des populations asservies par les prêtres les prend de court. L’homme renverse le pouvoir divin, à tout le moins sa représentation terrestre… Gageons que le tome 4 dira si ces bouleversements s’étendront à tout le continent de Poménia et pourront s’inscrire dans la durée.

La révolte des populations opprimées est intéressante également dans la mesure où Paul Carta sort de la figure traditionnellement emblématique du héros qui, accompagné d’une petite équipe ou non, renverse à lui seul un système injuste. Ici, le dieu qui se réveille et Jan, son messager, ne sont que les catalyseurs d’une révolte purement populaire.

De bonnes trouvailles, quelques beaux passages, un style classique en font un livre d’heroic-fantasy tout à fait acceptable malgré quelques longueurs.

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