Wanderer
Sarah Leon

Héloïse d'Ormesson
mars 2016
171 p.  15 €
ebook avec DRM 10,99 €
 
 
 
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coup de coeur

Très bon premier roman

Hermin s’est retiré aux confins du Bourbonnais, vers Arfeuilles, pour composer une œuvre musicale hommage à Schubert. Nous sommes un soir de janvier, inhospitalier comme de juste en cette région, lorsque Lenny, pianiste prodige, débarque à l’improviste. Lenny ? oui, son protégé, celui a qui il a appris le piano une dizaine d’années auparavant, celui à qui il a presque tout sacrifié, celui qui a disparu du jour au lendemain. Pourquoi ce retour ? Dans la petite maison, la cohabitation est difficile, l’atmosphère pesante, lourde, emplie de silences, de non-dits. Les souvenirs surgissent sans pour autant éclairer les raisons du retour de Lenny. La composition en miroir avec les dix années d’écart permet de comprendre petit à petit, pianissimo, l’histoire d’Hermin et Lenny, leur amitié si particulière. Sarah Léon prend à pleine plume tous les poncifs du romantisme allemand : les éléments, les secrets, l’amour inavoué, les sentiments exacerbés, le lyrisme… pour servir son texte. La musique de Schubert omniprésente, les vers des poèmes lyriques ajoutent à la tragédie. Il a du Werther chez Lenny. L‘hiver, le vent, les tempêtes de neige, font écho aux tourments des deux amis. Un trio amoureux (dont la musique), une tragédie romantique servis par une écriture musicale, fine sensible. Un très bon premier roman lu qui se déguste et un auteur à suivre et m’a donné le goût de replonger dans Schubert.

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