Woorara
Sébastien Vidal

Lucien Souny Editions
plumes noires
février 2017
320 p.  7,90 €
ebook avec DRM 6,99 €
 
 
 
 Les internautes l'ont lu

La vengeance est un plat de curare qui se mange froid

Walt Brewski, gendarme, se retrouve, en plein plateau des Millevaches, mêlé à une fusillade avec un conducteur qui s’enfuit dans sa voiture. La voiture est abandonnée quelques kilomètres plus loin pendant que le corps d’un homme criblé de trois balles est retrouvé non loin de là. Le lien est vite fait entre les deux affaires et une équipe est rapidement montée pour traquer le meurtrier.

Sébastien Vidal parvient admirablement bien à rendre son histoire cohérente, sans être forcément totalement crédible. Au moins son récit sent-il bon le quotidien d’une équipe de gendarmes, un peu baroudeurs sur les bords, aux caractères bien trempés qui se dépatouillent d’une affaire peu évidente, où les indices se font rares mais leur parviennent petit à petit pour qu’ils puissent dresser au fur et à mesure le portrait robot du tueur et ses motivations.

Sur la forme, c’est très étonnant, en fait. Pour ceux qui connaissent les jeux type Criminal Case et compagnie, on a littéralement l’impression de mener une enquête de A à Z et de découvrir, avec les enquêteurs, une scène de crime après l’autre, sur lesquelles on retrouve des indices les uns après les autres, envoyés à leurs tours pour analyse et qui débouchent à chaque fois sur un nouvel élément permettant de resserrer l’étau autour du meurtrier (profil, mobile, etc…).

Cela donne un aspect très didactique au récit de Sébastien Vidal et qui prend le temps d’expliquer son cheminement au lecteur sans prendre de raccourcis qui le perdrait. Les enquêteurs ont des heures de repos à prendre, et bien ils les prennent. Ils ont droit à leur week-end autant que vous et moi. Et ce n’est pas l’enquête en cours qui les empêchera de les prendre. Cela permet aussi à Sébastien Vidal de multiplier, sans trop en faire, les enquêteurs et les points de vue.

Sébastien Vidal enrobe tout cela de magouilles politicardes (appeler un personnage Kalbany, c’est un peu gros, mais bon, c’est tellement ça), de réminiscences de la guerre en Serbie, de personnages attachants et humains, de caractères bien trempés mais sans sombrer dans la caricature. Bref, un premier polar qui promet de belles choses pour la suite.

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