Tatiana Rosnay (de)
traduit de l'anglais par
Raymond Clarinard
Le Livre de Poche
mars 2013
384 p.  7,90 €
ebook avec DRM 10,99 €
 
 
 
Rencontre avec Tatiana de Rosnay

 

Je me souviens comme si c’était hier de ce matin d’hiver 2006, au Sélect. On buvait un chocolat chaud et Tatiana, découragée, me confiait qu’elle avait écrit un roman en anglais (alors que tous les autres l’avaient été en français), que son éditeur venait de refuser. Ce livre, elle y tenait particulièrement, mais ce refus remettait en cause beaucoup de choses, et notamment sa vocation de romancière. Et puis et puis… elle rencontra Héloïse d’Ormesson, qui publia « Elle s’appelait Sarah ». La suite, ce succès international et son adaptation cinématographique, tout le monde la connaît. Dans son nouveau roman, « A l’encre russe », elle met en scène un jeune homme qui, lui aussi, vient d’écrire un best-seller. Du jour au lendemain, il perd tous ses repères et se noie sur les réseaux sociaux. Alors, autobiographique ou pas ?

Toi aussi Tatiana tu as vécu ce tourbillon. Comment cela s’est-il passé ?
La grande différence, c’est que contrairement à Nicolas Kolt, mon héros qui a 29 ans, moi j’en avais 45 et « Elle s’appelait Sarah » était mon huitième roman. Et lorsque tu as deux ados à la maison, cela t’empêche de prendre la grosse tête. Chaque fois que j’aurais pu avoir quelques vélléités de ce genre, ils me disaient: « Maman, descend la poubelle ! »

Comment expliques-tu cette exposition médiatique que connaissent certains romanciers aujourd’hui ?
Il y a quinze, vingt ans, un écrivain ne devenait pas un « people », mais les réseaux sociaux et Internet l’ont transformé en produit. Son visage, sa vie sont exposés. J’arrive à y faire face parce que j’ai 50 ans.

Mais toi aussi tu es très active sur Facebook, Twitter, Instagram.
Parce que je pense que c’est aussi une façon très agréable de communiquer avec ses lecteurs. Mais tu remarqueras que je n’écris pas que des infos sur moi, loin de là. D’ailleurs, pour m’amuser (et sur la suggestion de mon mari), j’ai créé un compte instagram de Nicolas Kolt. Il est même suivi par des Russes ! Et l’héroïne de « Boomrang », Angèle Rouvatier, a quand même 4000 amis sur Facebook !

Revenons à « L’encre russe ». Quel en a été le point de départ ?
En 2009, j’ai voulu renouveler mon passeport. Comme mes parents sont des Français nés à l’étranger, je devais prouver ma nationalité. Je n’ai pas pu partir à New York, sur le tournage de « Sarah », puisque je n’avais plus de passeport. On m’a demandé des papiers hallucinants, comme le livret de service militaire de mon grand-père et l’extrait de naissance d’un aïeul né avant la Révolution française. Mais, toute cette paperasse anglaise, mauricienne et russe que j’ai dû réunir m’a inspirée. J’ai pensé que c’était un point de départ fantastique pour un roman, et j’ai donc imaginé un héros qui est russe, mais ne le sait pas. Et lorsqu’il le découvre, cela le pousse à écrire ce qui deviendra son best-seller, « L’Enveloppe ». Je remercie donc Monsieur Hortefeux qui m’a donné involontairement l’idée de ce bouquin que j’ai eu un plaisir fou à écrire !

Il y a plusieurs pistes autobiographiques dans ce roman.
C’est vrai que cela m’a poussée à aller en Russie, où ma grand-mère est née. J’y ai fait la connaissance de ma famille, et j’apprends le russe. Et puis il y aussi mon oncle, Arnaud de Rosnay, dont on n’a jamais retrouvé le corps, et qui m’a inspirée pour le personnage de Théodore. C’est un livre sur les secrets de famille, qui m’ont toujours passionnée, mais aussi sur le processus d’écriture. La manière dont on s’approprie une réalité pour la transformer.

N’as-tu jamais peur de tomber en panne d’idées, comme ton héros ?
Aucun risque ! A dix ans, à l’école, je rendais déjà des rédactions de 15 pages. J’ai tout le temps des idées. Je ressemble un peu à un aéroport où les avions sont à la queu leu leu en attenda nt de décoller. J’ai d’ailleurs deux livres en projet, un roman et une biographie.

Pour connaître les dates des séances de signature de Tatiana, rendez-vous sur son site www.tatianaderosnay.com

Et pour suivre les aventure de Nicolas Kolt, rendez-vous sur  Instagram: http://instagram.com/nicolas_kolt

 

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