Catherine Millet
Editions 84
avril 2014
286 p.  7,60 €
ebook avec DRM 7,49 €
 
 
 
Oriane Jeancourt

La critique invitée

Oriane Jeancourt (Transfuge) aime  « Une enfance de rêve » de Catherine Millet (Flammarion)

« C’est un très bon livre, surprenant car on ne l’attendait pas là. Catherine Millet n’y parle pas de sexualité, ni de couple mais raconte son enfance de 0 à 8 ans. Il est étonnant que sa mémoire remonte si loin. Elle se souvient par exemple de la première fois où elle a vu la mer, alors qu’elle avait deux ans, l’effet que lui a fait cette bande grise sur du sable. Elle se remet dans la peau de la petite fille qu’elle était et c’est une enfant qui se nourrit déjà par le regard. On comprend qu’elle soit devenue critique d’art plus tard.
Elle a passé sa jeunesse à Bois Colombes, dans les années 50 et 60 et ce fut pour elle une période à la fois banale et douloureuse. Ses parents se battaient entre eux, ils vivaient à quatre, les uns sur les autres en permanence, dans un tout petit appartement. Elle a d’abord perdu un frère, puis a vécu un autre drame avec le suicide de sa mère lorsqu’elle-même avait 35 ans.
Elle n’a subi aucune influence de ses parents, elle est partie dans la vie sans bagage moral ou religieux, ce qui lui permettra de faire ses expériences. Et même si c’est un livre sans sexualité, il ressemble pourtant à « La vie sexuelle de Catherine M. »; on est ici plus dans l’analyse que dans l’émotion (à l’exception des dernières pages). Mais cela ne pèse pas car c’est un livre tellement intelligent. »

 
 
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