sélection week-end -N°52-

« Au revoir là-haut » vous expédiera sur les traces des rescapés de la première guerre mondiale, « Check point » vers une autre guerre, celle qui dévasta la Bosnie. Enfin, un peu de légèreté avec de tout autres combats, ceux qui déchirent un petit village du Sussex dans « Quand vient le temps d’aimer !
Le choix totalement subjectif de Pascale Frey

 
Au revoir là-haut
Pierre Lemaitre

Si vous n’êtes pas l’une des 600.000 personnes qui ont acheté « Au revoir là-haut » de Pierre Lemaitre (Prix Goncourt 2013) à sa parution, alors offrez-vous une séance de rattrapage avec sa parution en poche. La scène d’ouverture, qui se passe dans les tranchées, reste un pur moment d’anthologie. Quant à la suite, il s’agit de l’histoire d’une magnifique revanche, mais aussi d’une belle amitié. On ne fait pas de bonne littérature avec de bons sentiments, alors là vous serez servis : trahison, lâcheté, vengeance, la palette de Pierre Lemaitre qui a fait ses gammes dans le polar très noir, se révèle inépuisable.

 
 
Check-point
Jean-Christophe Rufin

Jean-Christophe Rufin serait-il hyperactif ? Peut-être car non seulement il cumule les métiers (médecin, ambassadeur, écrivain), sillonne la planète et escalade quelques sommets, mais il publie aussi un livre par an. Et, plus étonnant encore, aucun de ses romans ne ressemble aux précédents. Cette fois, l’écrivain signe un thriller psychologique. Cinq personnes se répartissant entre deux camions sont chargées d’apporter des vivres et des vêtements en Bosnie. La route est périlleuse, le passage des frontières hasardeux, les motivations des uns et des autres divergent et l’ambiance devient aussi explosive que les mines qu’ils tentent d’éviter. L’humanitaire peut-il rester neutre et se tenir à l’écart des camps qui s’entre-tuent? La question reste ouverte…

 
 
Quand vient le temps d'aimer
William Nicholson

Le titre résonne un peu comme une bluette des années 60, roman sentimental ou feuilleton télévisé, mais détrompez-vous. On se trouve ici dans une pure comédie à l’anglaise, qui décrypte avec subtilité tous les événements animant et déchirant un petit village du Sussex. Couples qui explosent, adultères en cascade, adolescents rebelles, maîtresses délaissées. William Nicholson qui est aussi scénariste (« Gladiator », « Les Misérables ») nous avait déjà enchantés avec « L’intensité de la vie quotidienne ». Nous retrouvons ici quelques personnages de son roman précédent, le même bonheur de lecture, et surtout le même défi: se contenter de 7 jours (un autre avait déjà fait pas mal de choses dans ce laps de temps !), pour mettre Edenfield sens dessus dessous.

 
 
 
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