Julian FELLOWES
traduit de l'anglais par Jean Szlamowicz
10 X 18
mai 2014
645 p.  9,60 €
 
 
 
Rencontre avec Julian Fellowes

L’image de Sir Julian Fellowes attablé à la brasserie Lipp devant une frisée aux lardons semble complètement anachronique. On le verrait bien davantage dégustant la grouse ou sirotant son Earl grey en compagnie d’un « old chap » de Cambridge. Cet homme jovial et exquis a transformé le milieu dans lequel il a grandi en marque de fabrique. Après avoir débuté comme comédien, il s’épanouit comme scénariste en remportant un oscar en 2002 pour « Gosford Park » de Robert Altman, l’histoire d’une partie de chasse dans l’Angleterre des années 30. Il enchaîne en imaginant une série télévisée sur les bouleversements que la première guerre mondiale vont apporter à l’aristocratie, « Downton abbey »: « nous espérions environ une dizaine de millions de téléspectateurs entre l’Angleterre et les Etats-Unis. Il y en aura 350! » Cette série pourtant si anglaise a séduit non seulement le monde entier, mais toutes les générations. Même environnement dans son roman, « Passé imparfait », pour lequel il s’est replongé dans ce qu’il avait vécu 40 ans plus tôt. « Je n’étais pas un parti enviable, se souvient-il, mais j’étais souvent invité pour faire le nombre! » Comme son narrateur. Et comme lui, il a eu un ami (le Damian du livre), dont le père tenait un pub, et qui voulait à tout prix s’introduire dans cette haute société… à ses risques et périls. « Et puis un jour, il en a eu assez, il a compris qu’il ne serait jamais complètement accepté et il est devenu médecin. Je voulais rendre compte d’une façon de vivre qui n’existe plus », explique Julian Fellowes. Aujourd’hui, l’écrivain devenu « Baron Fellowes of West Stafford » en 2011, n’a jamais estimé que travailler était déchoir. Il écrit la prochaine saison de « Downton », adapte un précédent roman, « Snobs », pour la télévision, prépare une comédie musicale et, scoop, envisage de se lancer dans un roman sur la période qui précède « Downton », lorsque Robert rencontre Cora… Et il conclut en riant: « L’autre jour, alors que je me trouvais dans une librairie à New York, une femme m’a accosté en pleurant: » S’il vous plaît, laissez Edith être enfin heureuse! » « Et là, je me suis dit, mon dieu, qu’ai-je fait en créant cette série?! »
Lire notre chronique de Passé imparfait

 
 
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