Jérôme Camut - Nathalie Hug
Fleuve éditions

784 p.  22,90 €
ebook avec DRM 16,99 €
 
 
 

en partenariat avec Fleuve Editions, 12-21 Editions et Bookeen

« La violence pour faire le bien
peut-elle être légitime ? »

Jérôme Camut écrivait des romans, Nathalie Hug travaillait dans l’industrie pharmaceutique, ils ne se connaissaient pas et n’avaient a priori aucune chance de se rencontrer. Mais un beau jour de 2004, le cours de leur vie a changé. Aujourd’hui, ils vivent ensemble, écrivent ensemble et publient ensemble leur quatorzième livre. 

Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Nathalie Hug : Je suis entrée dans une librairie et suis tombée par hasard sur les deux premiers tomes de « Malhorne » que Jérôme avait écrits. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai été incapable de sortir de cet endroit sans ces livres. Lorsque je les ai terminés, je me suis dit que si j’avais été un homme, j’aurais aimé écrire ces histoires-là. J’ai envoyé un mail à son éditeur pour lui demander où je pouvais féliciter l’auteur.

Jérôme Camut : Mail que l’on m’a transmis et le lendemain je lui répondais !

Nathalie : Je lui ai écrit un poème…

Jérôme : J’ai eu peur d’être tombée sur une folle ! Mais très vite, nous avons entamé un échange de mails complices, et lorsque j’ai terminé le troisième tome, je lui ai demandé si elle voulait le lire en avant-première. Je lui ai dit également qu’il faudrait peut-être que nous nous rencontrions enfin !

Nathalie : Je suis arrivée de Nancy où je vivais avec mes enfants, nous nous sommes retrouvés dans un café parisien le 24 novembre 2004 à 17h, nous avons passé quatre heures ensemble et nous étions fichus ! Un vrai coup de foudre.  

Avez-vous commencé à travailler ensemble tout de suite ?

Jérôme : J’avais écrit un thriller qui n’avait pas été publié. Je l’ai fait lire à Nathalie, elle m’a suggéré quelques modifications et je lui ai demandé de le réécrire. Cela nous a donné l’idée et l’envie de travailler ensemble.

Nathalie : Il y a deux types d’écrivains. Ceux qui arrivent à terminer un livre dans un premier jet. Et les autres qui préfèrent les couches d’oignons. Jérôme appartient à la première catégorie, moi à la deuxième. Nous nous complétons bien.

Mais pratiquement, comment écrit-on un livre à deux ?

Jérôme : On ne sait jamais très bien qui lance la première idée, mais on en discute beaucoup. Ensuite, nous commençons par imaginer les personnages, puis vient l’intrigue. Je commence à écrire, Nathalie retravaille ce que je lui donne. Quant aux recherches, nous nous les partageons.

Vous disputez-vous ?

Nathalie : Parfois, pour savoir s’il faut tuer un personnage ou pas par exemple !

Comment est né « Islanova » ?

Jérôme : Le point de départ fut le suivant :  lorsque les colons arrivaient dans les terres conquises, ils plantaient un drapeau en affirmant que c’était dorénavant chez eux. Et si cela se passait ainsi chez nous, comment réagirions-nous ? Le deuxième point de départ est cette capacité à nous indigner que nous avons tous les deux. 

Nathalie : Nous voulions parler des problèmes écologiques, mais sans plomber l’ambiance ! C’est pour cela que nous avons imaginé une famille recomposée comme la nôtre. Avec des gamins qui se promènent sur internet, sont happés par des idées, et tentés par la radicalisation. Ce sont des sujets graves mais nous voulons aussi que nos romans soient des divertissements pour les lecteurs, tout en les incitant à se poser des questions

Jérôme : Nous nous demandons aussi, dans ces pages, si utiliser la violence dans l’intention de faire du bien peut être légitime ?

Votre livre est très gros, 765 pages tout de même. Est-ce que parce que vous êtes deux ?

Jérôme : Nous avons choisi de ne pas nous brider ! En fait, c’est « Millenium » qui nous a décomplexés. Stieg Larsson se fichait du nombre de pages. Et Arthur Perez Reverte également avec son amour des digressions. Nous aimons que nos personnages soient vivants, alors même si certaines descriptions ne semblent pas indispensables à l’intrigue mais qu’elles les rendent attachants, nous n’hésitons pas.

Avez-vous des personnages préférés ?

Nathalie : Morgan, le chef d’Islanova. Il est inspiré par un de nos amis qui a perdu sa femme au Bataclan. Et Leny, le jeune garçon. Les personnages d’adolescents sont souvent inspirés de nos enfants, nous en profitons pour nous venger !

Lire notre critique: « L’amour et la révolte »

 

 

 

 
 
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