Michael Cunningham
traduit de l'anglais par Anne Damour
10 x 18
litt etrangere
mars 2011
222 p.  7,10 €
 
 
 

Lire c’est déjà sortir !
le coup de coeur d’une écrivaine

Laetitia Colombani
nous conseille la lecture de 
Les heures
de Michael Cunningham

« Les heures » de Michael Cunningham est avec « L’Amant » de Marguerite Duras, mon livre de chevet. Je l’ai découvert grâce au cinéma avec l’adaptation qu’en ont faite en 2002 le dramaturge David Hare et le metteur en scène Stephen Daldry. Comme à l’origine, je suis cinéaste, j’aime les passerelles entre cinéma et littérature. J’ai acheté le roman de Michael Cunningham dans la foulée. Je ne connaissais pas son travail, mais son livre m’a envoûtée. Il parle des instants essentiels d’une vie, de choses à la fois dérisoires et fondamentales, de la mort, de l’amour, de l’identité. Il est d’une poésie incroyable, avec un côté très sensuel. En lisant le chapitre où il décrit le baiser sur la plage, je me trouvais là-bas, je sentais le vent qui soufflait…  Il y a trois héroïnes, Virginia Woolf, Mrs Dalloway et une lectrice, qui nous permettent de comprendre le lien qui se tisse entre un écrivain, ses lecteurs et ses personnages. Je l’ai beaucoup relu lorsque j’ai écrit « La tresse ». C’est la structure de ce roman qui m’a donné l’idée de mes portraits croisés.

Michael Cunningham est un homme qui parle magnifiquement des femmes, complexes, intéressantes. Il évoque les grottes que Virginia Woolf creuse derrière ses personnages, et je retrouve cette même profondeur chez lui. Ce récit, à la fois sombre et incroyablement poétique, lyrique même, me fait pleurer à chaque fois que je le relis, et cela dès les premières pages où Virginia met des cailloux dans ses poches, dérive au milieu des filaments d’algue, emportant avec elle toutes ses visions. Les 222 pages des « Heures » me semblent contenir l’essentiel. »  L.C.

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