critique de "L'Extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikéa", dernier livre de Romain Puértolas - onlalu
   
 
 
 
 

L'Extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikéa
Romain Puértolas

Le Livre de Poche
Le Dilettante
août 2013
312 p.  7,90 €
 
 
 
 La rédaction l'a lu
coup de coeur

L’extraordinaire roman de Mr. Puértolas !

Prenez un livre de 11 cm sur 18 et mettez dedans, un fakir, une armoire Ikea, une jolie française, des gitans bagarreurs, des barres chocolatées, une très gentille star de cinéma baptisée Sophie Morceaux, des immigrés soudanais qui cherchent à gagner l’Angleterre, une montgolfière, agitez tout cela pendant 312 pages et vous suivrez Ajatashatru Lavash Patel (prononcez comme vous voulez) au cours de l’Extraordinaire voyage du fakir qui était resté dans une armoire Ikea. Il vous emmènera en France, puis en Angleterre, à Barcelone, à Rome, en Lybie puis de nouveau en France où tout est bien qui finira bien.

Inutile de raconter l’histoire de cet indien, faux fakir, débarqué à Roissy pour acheter chez Ikea un tapis à clous (15.000 clous à fixer soi-même pour des nuits piquantes). Ce serait trahir et, surtout, vous priver des rebondissements de cette histoire rocambolesque dont on veut pourtant connaître absolument le dénouement. Et c’est cela le plus surprenant.

Car aussi irréelle que soit cette histoire aux mille trouvailles d’un auteur dont l’imagination semble sans limite, son récit s’ancre dans une réalité qui nous est familière, que ce soit le discours mécanique des vendeurs d’ikéa, la solitude affective de la jolie Marie, la misère des clandestins à la dérive qui se font refouler systématiquement, ou  le rêve de chacun de vivre une vie meilleure. Ce mélange de loufoque et de véracité est un tour de force. On pouvait craindre le pire,  le cocasse pour le cocasse, le bon mot systématique, l’optimisme béat, le mièvre et les bons sentiments. C’est parfois naïf mais toujours juste, souvent tendre, toujours drôle. Chapeau (prononcé turban !) bas monsieur Puértolas !

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 Les internautes l'ont lu

Du piquant…de la douceur aussi !

Le premier mot que prononça l’Indien Ajatashatru Lavash Patel en arrivant en France fut un mot suédois.

Et vous voilà transportés dans un conte moderne qui va vous faire traverser l’Europe tantôt dans une armoire Ikéa, tantôt dans une malle Louis Vitton mais aussi via d’autres moyens de transport surprenants et variés ! « L’extraordinaire voyage du Fakir qui était resté coincé dans une armoire IKEA » n’était pas vraiment prévu. Il était juste question pour lui de faire un aller-retour en avion à Paris pour acheter un lit Kisifrötsipik ( oui, oui, vous avez bien lu !) chez IKEA. Sauf que… sauf qu’il va falloir que vous lisiez cette histoire pour comprendre le pourquoi du comment. Vous allez ainsi partir pour 250 pages de bonne humeur, dérisions,originalités et autres pensées positives. Un bon remède contre la morosité.

Alors pourquoi vous parler de ce livre si je ne vous en dis pas plus? ( en dehors du fait que je l’ai aimé et qu’il faut qu’il en soit de même pour vous ?!)
Parce qu’un livre n’est pas qu’une histoire…
C’est d’abord un titre… celui-ci serait le plus long des livres de la rentrée littéraire. Et le plus farfelu aussi ! Il me rappelle un peu celui de Vikas Swarup : » les fabuleuses aventures d’un indien malchanceux qui devint milliardaire« . Vous savez, l’histoire de ce jeune indien qui remporta la victoire à » qui veut gagner des roupies » et qui expliqua chacune de ses bonnes réponses par un épisode de sa vie ?
C’est ensuite une couverture : celle qui va accrocher notre regard sur les étales de librairie ou dans les pages de magasines. Et là, c’est réussi ! Mon fils s’étonna même que Ikea se soit mis à vendre des livres !!
Et c’est parfois, quand la chance vous sourit, une rencontre avec l’auteur. Et tout d’un coup, le livre est plus qu’un objet, il s’incarne.

Romain Puertolas est sympathique, gai, jeune, simple et surprenant : il nous raconte comment lui est venu ce livre, comment il l’a écrit en s’envoyant des mails depuis son téléphone dans le RER. Il nous avoue que son métier c’est lieutenant de police mais qu’il va arrêter car il doit s’occuper du fakir dont l’histoire va être lue dans 34 pays différents !
Il raconte avec une empathie folle que certains personnages de son livre, il les a croisé, s’en est occupé. Ces clandestins qui peuvent nous agacer dans les médias, nous occuper dans notre travail, qui sont attachants dans ce livre, il les a côtoyé. Il ose nous questionner : à leur place, que feriez-vous ?
L’histoire du fakir est un conte joyeux qui laisse en arrière goût des petites sommes d’interrogations sur les choix, la possibilités des rencontres, l’opportunité de devenir quelqu’un de bien…

Retrouver Sido des errances immobiles sur son blog 

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