critique de "Bleue", dernier livre de Maja Lunde - onlalu
   
 
 
 
 

Bleue
Maja Lunde

Presses de la Cité
mai 2019
353 p.  22 €
ebook avec DRM 14,99 €
 
 
 
 Les internautes l'ont lu

L’eau en majesté.

Je referme ce livre alors que la température dans la plupart des villes françaises flirte avec les 40°. Quatre départements du sud du pays sont en « alerte rouge canicule ».
Du jamais vu depuis que les relevés météo existent.
Cette chaleur insupportable nous fait prendre conscience de la chance que nous avons d’avoir accès à l’eau.
C’est justement le thème de Maja Lunde qui dans son dernier ouvrage « Bleue » rend un Bel hommage à l’eau, à sa beauté et à son importance vitale dans nos vies.

L’auteure illustre son propos à travers deux histoires et deux époques.

2017 : Lorsqu’elle découvre que « son » glacier est en danger, mis à mal pour des fins purement mercantiles, Signe, activiste Norvégienne prend la mer pour faire entendre raison à Magnus, son ancien amour, responsable du désastre qui s’annonce.

2041 : La catastrophe a fini par arriver. Le manque d’eau fait fuir les habitants d’Argeles. Comme des dizaines de personnes, David accompagné de sa fillette prend la route en espérant rejoindre un camp de transit et retrouver sa femme et son fils dont il a été séparé.

Avec des chapitres alternés l’auteure nous incite à prendre conscience des dégâts que risquent de causer la désinvolture de notre société et des conséquences à courts termes.

J’ai n’ai pas vraiment aimé ce roman malgré l’écriture particulièrement visuelle de la description des fjords norvégiens qui réussit à nous plonger dans un univers grandiose.
Je n’ai pas compris l’utilité des deux histoires d’amour qui viennent alourdir le récit et ne m’ont pas parues d’un grand intérêt.

Même si j’ai enregistré le message de l’auteure, je crains d’oublier très vite son roman.

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« (…) je suis douée, je me trouve douée, on devrait tous avoir le droit de penser ça de soi-même. »

« C’est bizarre, abstrait, non, surréaliste – surréaliste est le mot – que je puisse appartenir au troisième âge, alors que je suis encore totalement moi-même, celle que j’ai toujours été, à quinze, trente-cinq, cinquante ans, celle que je suis en rêve, une masse constante, inchangée, tel un rocher ou un bloc de glace vieux de mille ans. Mon âge est comme détaché de moi. »

Du premier roman de Maja Lunde, « Une histoire des abeilles », je reconnaissais la réussite écologique, j’étais moins convaincue par le côté romanesque. C’est encore un peu le cas pour ce deuxième roman (un quadriptyque écologiste est annoncé), mais j’ai beaucoup plus accroché à la partie se déroulant dans le futur. On alterne entre la Norvège de 2017 avec Signe, une dame fervente et batailleuse, et la France de 2041, où l’on suit David et sa fille Lou en exode climatique. Ils vivaient à Argelès, David travaillait dans une usine de désalinisation de l’eau de mer, mais ils ont dû se résigner à fuir lorsque les incendies ont pris le contrôle du territoire. Canicule, sécheresse, manque absolu de pluie et donc rareté de l’eau, voici ce qui nous attend. Camps de réfugiés espérant rejoindre les pays du nord, les pays de l’eau. (Au pire, ce sera l’Angleterre, qui par ironie est le pays le moins désiré par les migrants du futur…). Signe vit au moment où les décisions qui pourraient inverser (temporiser, disons) les terribles échéances à venir ne sont pas prises, elle lutte de toutes ses forces, voit les différentes initiatives, toutes insuffisantes (elle semble penser que même ceux qui les soutiennent n’y croient pas vraiment), et sur son petit voilier vient rejoindre la France. David et Lou trouveront des dizaines d’années plus tard son voilier… Tout ça fait froid dans le dos et semble très réaliste. Hâte de lire les romans suivants !

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