L'abattoir de verre
J. m. Coetzee

Le Seuil
cadre vert
août 2018
176 p.  18 €
ebook avec DRM 12,99 €
 
 
 
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Le ton du recueil est tranchant et direct. L’écriture est épurée et laisse une sensation très forte après la lecture. Les images sont très floues. Chaque texte pourrait parler de la même femme ou d’une différente à chaque fois. Mais cela n’a pas vraiment d’importance. Ce qui compte est l’épreuve que représente chacune de ces histoires. Au centre, une femme. Souvent, voire toujours, source de violence, d’humiliation ou d’enfermement. Elle ne peut dialoguer ouvertement, exprimer ses idées. Elle a pourtant quelque chose à dire du monde, de cette société. Le titre du recueil provient d’une nouvelle consacrée à l’obsession d’une femme de construire un abattoir en verre, ce qui permettrait de révéler une réalité. Ce titre représente la démarche globale de l’auteur, être un révélateur, détruire les codes sociaux qui ont permis de dissimuler dans le quotidien, dans les intérieurs, les sources de la violence du monde. A ce sujet s’ajoute l’écart des générations, les liens entre la mère vieillissante et ses enfants. La vieillesse devient une sorte d’enfermement, d’isolement et d’éloignement au monde en mouvement. Coetzee utilise à plusieurs reprises les déplacements comme source de découverte. En bougeant, le point de vue change donc les idées sur le monde. Par ces 7 tableaux, il dénonce le grand aveuglement d’un monde plus statique qu’il ne pense.

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