Souviens-toi de moi comme ça
Anthony Johnston

ALBIN MICHEL
litt.generale
mars 2016
448 p.  22 €
ebook avec DRM 14,99 €
 
 
 
 Les internautes l'ont lu

disparu

Bret Anthony Johnston était présent lors du dernier « Festival America » de Vincennes. Il y a présenté son roman dont le thème principal est la difficulté à retrouver une vie de famille après un enlèvement. En effet, quelque part au Texas, l’aîné de la famille Campbell a été kidnappé à l’âge de onze ans puis retrouvé grâce à un témoin. Mais comment vivre après un tel choc? Les questions fusent: Justin a t-il été maltraité? Quelles étaient les motivations du kidnappeur? Comment oublier? L’auteur se focalise sur la vie de famille des Campbell, leur culpabilité, leur haine et leur soif de vengeance. Bret Anthony Johnston dépeint méticuleusement une atmosphère et analyse le comportement de chaque personnage; leurs échappatoires respectives: le père entame une liaison, la mère devient bénévole, le grand-père imagine une vengeance… Griff, le frère cadet, est particulièrement touchant dans sa façon de chercher sa place après le retour inespéré de son frère. Si cette fiction est émouvante et bien construite, elle comporte toutefois des passages un peu longs notamment lorsqu’il est question du sauvetage du dauphin de Laura, la mère. Il reste beaucoup de questions ouvertes après la lecture de cet épais roman où la lectrice est, avant tout, spectatrice.

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Juste psychologiquement mais très bavard

La 4ème de couverture est un bon résumé du livre. Bret Anthony Johnston décrypte la vie des Campbell. 4 ans de vie sans Justin, avec le poids de la disparition, de la culpabilité, du désespoir. On peut se dire que, lorsqu’il reparaît, tout redevient « normal », surtout avec l’arrestation du kidnappeur. Et bien, non. Il faut tout réapprendre, l’espace, la vie à quatre, le poids des années d’absence. Eric, Laura, Griffin doivent composer avec non plus l’absence, mais la présence de Justin. La culpabilité est toujours présente, même si elle a changé d’angle, la peur des mots, des actes, le regard des autres. L’auteur tourne autour des parents et du petit frère, peu de chose sur Justin. J’ai aimé la façon dont il décortique les affres, les tourments psychologiques des Campbell, la difficulté à dépasser le traumatisme, à oser aller de l’avant. Ces quatre années sont un boulet aux pieds de chacun. L’auteur ne s’étend pas sur ce qui est arrivé à Justin, parce que, je crois, ni lui, ni ses parents n’osent en parler à voix haute. Un livre pudique, mais beaucoup trop bavard à mon goût (ce que je reproche à beaucoup de romans étatsuniens actuels), surtout après la lecture de « Chasseurs de neige ». Ce que j’appelle du remplissage enlève de la force aux mots, aux situations. C’est bémol de ce livre qui, par ailleurs, me parait très juste psychologiquement.

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