Le bus
Mélanie Richoz

Slatkine
aoû 2018
 18 €
 
 
 
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coup de coeur nuit blanche

coup de coeur femme:!!!!

Mon résumé :
Cerise est belle, élancée, gracieuse. Elle plaît aux hommes. Adolescente déjà c’était une jolie jeune fille. Depuis que sa jeune sœur a lu son journal intime, elle dessine ses émotions à la craie, avec des tisons… Elle noircie des pages.
Mais Cerise n’est pas une femme comme les autres. Elle n’est pas comme ses sœurs Jeanne et Léonie. Elle n’a pas d’enfant, elle. Elle n’en aura jamais. Car elle a une « pathologie ». Ses sœurs savent qu’elle a quelque chose de différent, mais rien n’a été dit, vraiment.

Coup de coeur !!!

Mon avis :
Qu’est-ce qu’être une femme ? Est-ce avoir ses règles tous les mois ? Est-ce être mère ? Est-ce pouvoir le devenir dès l’adolescence ?
Ou bien est-ce pouvoir ressentir du plaisir avec quelqu’un ? avec un homme ? avec une femme ?
Et qu’est-ce qu’être mère ? Nourrir et habiller ses enfants ? Les mettre au monde ? Les aimer ?
Et que transmettre de la maternité et de la féminité à sa ou ses filles ? Comment le transmettre ?
Dans ce trop court livre il est question de tout cela. Il est aussi question de s’accepter soi-même pour être acceptée par les autres. Il est question des silences qui empêchent d’avancer ou qui coupent les ailes. Il est question de la difficulté, pour une mère, d’accepter que sa fille devienne une femme, qu’elle découvre le plaisir, qu’elle vive une histoire avec un homme.
Il est question de relation entre sœurs, de descendance.
Un livre trop court, des portraits de femmes magnifiques qui se construisent comme elles peuvent, chacune avec ses interdits et ses tabous, avec ses désirs…
Et des mots qui frappent au cœur, au ventre. Des mots qui suscitent la réflexion….
Un grand merci à Mélanie Richoz, pour ses mots si justes, pour sa sensibilité et son respect pour ses personnages.
J’espère qu’elle acceptera mes excuses pour avoir tant tarder à parler de ce que j’avais pourtant dévoré dès réception… en août dernier. Ma deuxième lecture, il y a quelques jours, m’a permis de mieux le savourer, de mieux comprendre chacun des personnages !

Au fil des pages ….

« A son avis, sans le verbe, l’autre se réfère d’avantage à lui, à ce qu’il ressent, et non à ce qu’il croit comprendre d’un récit extérieur, soumis trop vite au jugement.
On est fort pour ne s’en tenir seulement qu’aux mots,
toujours aux mots
et rien qu’aux mots…
Aux mots qui banalisent l’émotion en intellectualisant les petits bonheurs comme les grosses déceptions. Rationaliser, polir.
Barricader.
Exagérer, déjouer.
Mentir. »
« Dès lors, j’ai anticipé le pire, afin de pouvoir y faire face au cas où. »
« En donnant la vie j’ai pris conscience de la mort »
« Toutes ces années, Cerise s’est donc construite sur un tabou qui, entre l’inexpliqué et l’inexprimable, creuse le sillon des non-dits et des quiproquos qui confinent à la honte. »
« L’accumulation des absences avait fini par creuser les fêlures du manque par lesquelles s’écoulaient même les instants les plus pleins.
Maintenant c’est le manque qui lui manque. »
« Des larmes d’enfant
des larmes d’hier
pour une mère dont j’ai fait le deuil il y a plusieurs mois mais que je continue à perdre chaque jour. »
« Le bonheur, comme un chat fuit si on le course, mais c’est sans compter l’apprivoiser.
Sous les caresses, le chat ronronne, non ? »

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