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Des prix pour Noël !

Les prix littéraires arrivent en général à point pour garnir la hotte du père Noël. Qu’ils soient bons ou mauvais, peu importe, ils restent, au fil des décennies, un cadeau incontournable. Mais cette année, bonne pioche, les jurys ont eu du flair et en voici quatre que vous pourrez offrir avec entrain.  Pascale Frey (alias la mère Noël)

 
Girl
Edna O'Brien
Il était plus que temps qu’Edna O’Brien remporte un prix en France. Publiée d’abord par les éditions Fayard il y a des années, elle avait disparu des librairies avant d’être recueillie et accueillie par Sabine Wespieser. Certains l’ont découverte, d’autres redécouvertes, mais tout le monde a éprouvé la même joie à se plonger dans ses nouvelles, ses romans ou son autobiographie. Loin de se reposer sur ses lauriers, à plus de quatre-vingts ans, Edna O’Brien ose des sujets risqués, au sens propre comme au figuré. Dans « Girl », elle nous transporte au Nigeria, où elle s’est elle-même rendue pour enquêter sur ces jeunes filles enlevées par Boko Haram. Elle se glisse dans la peau d’une de ces victimes, qui réussit à s’enfuir avec son bébé, fruit d’un viol. Un livre incroyable, puissant, à la fois réaliste et romanesque. Lire d'autres critiques
 
 
Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon
Jean-Paul Dubois
La Rolls des prix a récompensé un auteur que tout le monde aime, ou presque. Eloigné de Saint-Germain des Prés (il habite Toulouse), indifférent aux récompenses, cela lui a réussi puisqu’après avoir remporté le prix Femina pour « Une vie française » en 2004, le voici gagnant le jackpot littéraire pour « Tous les hommes ne regardent pas le monde de la même façon », l’histoire d’un gardien d’immeuble, prénommé Paul comme il se doit, accompagné d’un fidèle chien, bien évidemment, et qui pour avoir perdu son sang-froid face à un gérant de mauvaise foi se retrouve en prison. Si cette histoire n’est heureusement pas autobiographique, elle semble pourtant très personnelle. On a l’impression que Jean-Paul Dubois a glissé pas mal de choses personnelles dans son héros qui porte quand même la moitié de son prénom. Lire d'autres critiques
 
 
Les choses humaines
Karine Tuil
Les voici enfin ces prix que Karine Tuil mérite depuis plusieurs livres. Sur le papier, Alexandre Farel cochait toutes les cases : fils unique d’un couple de pouvoir, séduisant, brillant étudiant à Stanford. Pourquoi aurait-il eu besoin de forcer une fille à avoir des relations sexuelles avec lui ? C’est pourtant ce qu’affirme Mila, et à voir l’état dans lequel la jeune femme se trouve, personne ne peut la soupçonner de mentir. « Les choses humaines » est un roman de société, sur notre époque, sur les codes qui changent, sur la fracture entre les classe qui ne se réduit pas, sur les relations qui évoluent, et les malentendus qui persistent malgré tout. On le dévore. Lire d'autres critiques
 
 
La panthère des neiges
Sylvain Tesson
Lorsque le photographe Vincent Munier lui propose de partir au Tibet pour tenter d’apercevoir la panthère des neiges qu’il poursuit depuis six ans, Sylvain Tesson qui ne résiste jamais à un voyage, surtout s’il y a de l’aventure à la clé, accepte immédiatement. Tout en sachant qu’il risque de jamais voir un poil de la bête qui a l’habitude de se faire désirer. Ils vont être quatre à partir, à guetter, à attendre, à espérer. Tout cela dans des conditions climatiques difficiles. C’est un récit sur la nature, sur la beauté, sur l’attente et aussi sur une belle amitié. Probablement l’un des plus beaux livres de cet automne.
 
 
 
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