Noël en séries

Un plateau réveillon spécial télé avec des séries venues d’Amérique, d’Israël ou d’Angleterre pour rire, trembler, ou se prendre pour une reine…
Les choix de Marianne Levy

 

 
Fauda
Netflix
Il n’est pas impossible de se divertir devant la télé en améliorant simultanément sa connaissance des enjeux géopolitiques du Moyen-Orient. Très populaire chez les grands accros du genre, la série israélienne « Fauda » permet de réaliser ce petit miracle. Le conflit israélo-palestinien est raconté à hauteur d’hommes. Sans manichéisme. Co-créée par Avi Issacharoff, journaliste respecté pour sa connaissance du terrain, et le comédien Lior Raz, « Fauda » nous entraîne dans la traque d’un responsable du Hamas par des soldats d’élite israéliens infiltrés. Elle est aussi efficace que la culte « 24 heures chrono » mais incomparablement réaliste et sensible. L’intelligence de l’écriture, l’ingéniosité de la réalisation et un ensemble de comédiens impeccables font de cette série un objet aussi addictif qu’humaniste. Les deux premières saisons sont toujours disponibles sur Netflix. La troisième sera diffusée en Israël en fin d’année.
 
 
La fabuleuse Madame Maisel
Netflix

Difficile de résister à l’énergie communicative de Miriam Maisel. Surtout en période de grand froid. La ménagère de l’Upper West Side new-yorkais continue sa métamorphose. Que reste-il de l’aspirante épouse juive parfaite qui concoctait des petits plats afin de soudoyer des patrons de bar pour assurer à son jeune époux une place de choix dans leur programmation du soir ? Rien. Miriam a admis qu’elle était le comique dans son couple. Miriam a admis que le couple n’était pas un eldorado. Elle a admis enfin que c’est la scène qui la rend heureuse. La voici donc en tournée aux prises avec la réalité du show-business. Ce qui fait notre bonheur à nous. Amy Sherman-Palladino et Daniel Palladino poursuivent leur démonstration de l’émancipation par le rire. C’est joyeux et pertinent comme toujours avec ce couple de créateur.

 
 
The bold type
Amazon

« Sex and The City » a marqué une génération de téléspectatrices et, par extension, leurs moitiés. Alors que Sarah Jessica Parker a donné sa vision de l’évolution du couple dans « Divorce » pour la chaîne du câble HBO, Amazon s’est intéressée à la génération suivante avec « The Bold Type ». En VF : « De celles qui osent ». Même culot, donc. Même ville, New York. Même principe, une bande de copines. Même angle, l’intimité. Cependant, à la différence de leurs aînées, Jane, Kate et Sutton débutent dans leur vie pro et perso. Elles rêvent encore romantiquement en grand. Mais elles pensent aussi tout politique. Une dualité incarnée par leur lieu de travail, un magazine féminin intitulé « Scarlet ». Sarah Watson, la créatrice de la série, reprend le questionnement de Darren Star, celui de « Sex and The City », dans un monde où le nombril est devenu l’organe central chez les individus et les réseaux sociaux, la principale source d’info. Ça change tout sur le papier. Mais finalement pas grand-chose dans les grands dilemmes féminins. La preuve par les trois saisons disponibles.

 
 
The Crown
Netflix

C’est l’une des séries vitrines de Netflix. C’est également l’une des meilleures séries signées par le géant du streaming. « The Crown » est revenue pour une saison 3. Une nouvelle réjouissante à plus d’un titre. D’abord car elle réussit un pari qui semblait impossible. Comme c’était prévu dès son lancement, les comédiens qui incarnaient la famille royale d’Angleterre ont tous été remplacés par de nouvelles stars de la scène britannique. Un parti-pris inédit à si grande échelle qui fonctionne à merveille. Claire Foy a laissé la couronne d’Elizabeth à Olivia Colman. Cette succession n’est en rien un obstacle à l’efficacité dramaturgique. Pas uniquement grâce au talent de Colman (oscar de la meilleure actrice 2019 pour son rôle dans « La Favorite »). La force de la série réside dans son sujet : la couronne britannique, objet d’une fascination intarissable. Et dans son traitement hybride, entre soap (les affaires de cœur y sont abondamment traitées) et politique (les dessous de la relation avec les Etats-Unis…). Et puis, qui bouderait un réveillon à Buckingham ?

 
 
 
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