s   é   l   e   c   t   i   o   n
Noël à la mode !

Littérature et mode se sont souvent mariées pour le meilleur, rarement pour le pire. Voici trois beaux livres, très différents les uns des autres, mais qui nous ont particulièrement séduits. L’un est le catalogue de l’exposition Balenciaga, « L’œuvre au noir », qui vient de remporter le prix Catalpa ; le deuxième célèbre une grande dame, Leïla Menchari, qui présida aux destinées des vitrines d’Hermès pendant plusieurs décennies ; le troisième raconte l’histoire de la robe à travers les siècles.
une sélection de Pascale Frey

 
Balenciaga : L'oeuvre au noir
Ouvrage collectif
Lorsque l’homme a le talent de Balenciaga, et que les photographes de l’époque (Henry Clarke, Richard Avedon, Irving Penn) l’immortalisent, cela rapproche encore un peu la couture de l’art. Dans ce très beau livre, il y a une chronologie, un lexique poétique, quelques textes qui resituent l’Espagnol dans le contexte de son époque, et une sublime mise en images de ses modèles emblématiques. L’association Les Arpenteurs d’expositions qui ont créé leur prix Catalpa en 2012 ne se sont donc pas trompés en couronnant ce catalogue.
 
 
Leïla Menchari, la Reine Mage
Avec Michèle Gazier
Il n’était pas rare, qu’à l’approche de Noël, on fasse un petit détour par la rue du Faubourg Saint-Honoré pour aller admirer les vitrines d’Hermès. On avait alors l’impression de pénétrer dans un univers enchanté, imaginé par la Reine mage (comme l’avait surnommée son ami Michel Tournier) Leïla Menchari. Ces mises en scène étaient nourries de son enfance à Hammamet, du jardin extraordinaire dans lequel elle avait pénétré un jour par hasard et qui devint sa deuxième maison, des peintres et des écrivains qu’elle avait croisés… Les voici ces vitrines aujourd’hui toutes réunies dans un livre écrit par la romancière-journaliste Michèle Gazier. Celle-ci a récolté les souvenirs de l’artiste et ce livre est une merveille.
 
 
La Robe. Une histoire culturelle - Du Moyen Âge à aujourd'hui
Georges Vigarello
A travers cette histoire apparemment futile, c’est toute l’évolution de la condition de la femme que Georges Vigarello retrace. Longtemps, celles-ci ont été engoncées dans des mètres de tissu, empêtrées dans des cerceaux, elles pouvaient à peine sortir de chez elles tant se déplacer était une entreprise d’envergure. Puis les femmes sont entrées dans l’espace public, elles ont commencé à travailler et les révolutionnaires ont entériné le fait (révolutionnaire lui aussi !) qu’elles étaient (presque) leurs égales. Mais pas pour longtemps. Le naturel machiste est revenu au galop, le droit a régressé, l’habillement aussi. Il faudra patienter encore tout un siècle pour que l’habillement ne soit plus une perpétuelle entrave à la liberté de bouger, de faire du sport, de vivre tout simplement.
 
 
 
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