Jack London
10-18

447 p.  7,50 €
 
 
 

lechantdelaterre
illustration Brigitte Lanaud Levy

La littérature est aussi une histoire de musique. C’est en hommage à Gustave Malher  et son célèbre poème symphonique qu’André Zaradzki a baptisé « Le chant de la terre »,  la librairie qu’il a ouverte en 2005 dans le centre historique de Pont Saint-Esprit. Si elle est généraliste, son enseigne a  les couleurs des terres étrangères et de la littérature qu’il qualifie de «  traduite ».   Ce libraire très engagé, attache aussi une grande importance à la formation des esprits et aux sélections qu’il prépare pour les plus petits et les adolescents.  S’il est exigeant et aime privilégier les ouvrages qui comptent pour  lui, il fait preuve d’une grande ouverture aux goûts des autres et une profonde curiosité. Ceci l’amène à organiser régulièrement des lectures, des rencontres avec des auteurs et mais surtout à croiser les disciplines entre littérature, musique, cinéma et arts plastiques.

Quel est le livre de littérature française que vous nous conseillez ?
«  Ce pays qui te ressemble » du romancier et ethnopsychiatre Tobie Nathan (Stock). Dans l’Égypte des années 20, on suit  la vie de deux amoureux, qui sont frère et sœur de lait, mais qui ont pour caractéristique, pour lui, d’être juif, et elle, musulmane. C’est un magnifique roman, très bien écrit où on voit l’intégrisme prendre le pouvoir sous le régime de Nasser .

Et du côté des étrangers ?
« Un cheval entre dans un bar » de David Grossman (Le Seuil).

C’est le chant du cygne d’un humoriste très caustique qui veut se délester du poids d’un douloureux secret qu’il n’a jamais révélé. Un livre très bien construit qui s’adresse à un public exigeant.

Y-a-t-il un premier roman  en ce moment qui vous tient à cœur ?
« Les maraudeurs » de Tom Cooper (Albin Michel).  Une histoire qui se déroule à Jeannette  dans le Bayou en Louisiane en 2005 après le passage de l’ouragan Katrina.  On y rencontre des paumés qui survivent de la pêche à la crevette, des mafieux, des chercheurs de trésors et bien d’autres personnages. C’est très noir, mais plein d’humour. Cruel et beau. C’est un grand roman d’aventure avec une dimension sociale.

Quel est le livre que vous défendez avec ferveur depuis toujours et qui est le plus emblématique de la librairie ?
Sans hésiter « Martin Eden » de Jack London (10X18). J’aimerais que tout le monde découvre ce chef d’œuvre. C’est le roman autobiographique et prémonitoire de l’auteur. L’histoire d’un jeune autodidacte, aventurier, héros incompris, qui tente douloureusement, suite à une histoire d’amour,  de se hisser socialement. C’est le récit bouleversant d’un désenchantement dont l’issue tragique intervient  alors que la gloire arrive enfin… mais trop tard. 

Les beaux jours sont là. Que nous conseillez-vous comme bon gros roman de printemps ?
« Mes impudeurs » de l’auteur italien Marco Missiroli (Payot&Rivages). Un roman de formation autour d’un personnage que l’on suit entre Paris, New York et Milan.  Un livre cru qui dit les choses du sexe et de l’amour avec beaucoup de justesse. 

Une brève de librairie :
Un tout jeune garçon qui est avec sa mère regarde la vitrine et ma sélection de livres jeunesse. Et j’entends  alors : « Ici maman,  il n’y a que des livres que je n’aime pas ». J’ai trouvé que ce jugement sans appel  de la part d’un enfant était des plus navrants. Même si c’était une scène à pleurer,  j’ai pris le parti d’en rire.

Propos recueillis par Brigitte Lanaud Levy
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Le chant de la terre
16 rue Joliot Curie
30130 Pont Saint-Esprit
04 .66.50.27.44

 

 

 
 
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