Solo
William Boyd

Traduit de l'anglais par Christiane Besse
Seuil
mars 2014
343 p.  21,50 €
ebook avec DRM 7,99 €
 
 
 
 La rédaction l'a lu

Boyd au service de sa majesté Bond

C’était un roman très attendu: par les lecteurs de William Boyd d’abord, par ceux de Ian Fleming ensuite, et enfin par les fans du personnage de James Bond. La pression était donc forte sur les épaules (bien solides) de William Boyd. J’ignore ce que les fidèles de Ian Fleming en penseront, car je n’en suis pas, mais en ce qui concerne les aficionados de Boyd et ceux du James Bond cinématographique, ils seront forcément séduits par l’intrigue bien troussée, la méticulosité de l’auteur, grand connaisseur de l’Histoire du 20ème siècle, et enfin par la complexité de l’agent secret, dont la personnalité semble plus nuancée que celle du héros qui a exhibé ses biscotaux sur grand écran au fil des décennies.

Cette fois, 007 a pour mission la bagatelle d’arrêter la guerre civile qui déchire un petit pays d’Afrique occidentale. Qu’à cela ne tienne. Voilà notre James obéissant aux ordres de M sans broncher et prêt à embarquer immédiatement pour le Zanzarim. Vous imaginez bien qu’il va lui arriver quelques bricoles, que des créatures irrésistibles vont croiser son chemin et qu’il reviendra sain et sauf de son expédition. Si le décor est prévisible (cigarettes, whisky et p’tites pépées), le personnage de Bond en revanche est tout en subtilité, pas trop macho, solitaire et attentif. Pour William Boyd, il ne s’agit absolument pas d’un pastiche de Fleming, mais d’un roman qui au contraire s’intègre parfaitement dans sa propre œuvre, bouclant une trilogie qui comprendrait « L’attente de l’aube » sur la première guerre mondiale, « La vie aux aguets » sur la seconde guerre mondiale et ce « Solo » sur la guerre froide.

 

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