Vi
Kim Thuy

Liana Levi
piccolo
avril 2001
144 p.  7,50 €
 
 
 
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Vi

Vi, un prénom qui signifie « précieuse minuscule microscopique ». C’est un récit en grande partie autobiographique que nous propose Kim Thuy qui nous parle de son identité double, du passé et du présent.

Un grand-père paternel instruit, juge et propriétaire terrien richissime. Il a six filles et un garçon; le père de Vi. La réforme agraire appauvrit la famille. Il épousera la mère de Vi , une femme de caractère. Après la guerre du Vietnam , son père sera arrêté et envoyé au camp de rééducation de Thu Duc. Il en sortira mais abandonnera sa famille, laissant sa femme quitter le Vietnam avec ses trois enfants.

Kim Thuy nous conte les boat-people, les camps de réfugiés en Malaisie. Vi a huit ans lors de l’arrivée au Canada.

Par des très courts chapitres, nous voyageons aux quatre coins de la planète. C’est l’histoire d’une famille mais aussi celle du Vietnam qui nous est racontée. On y découvre le poids des traditions, la difficulté de les conserver. La difficulté pour Vi d’être en désaccord avec sa mère.

Vi retournera dans son pays des années plus tard.

Une belle écriture, poétique. Des chapitres très courts, trop courts à mon goût. Des flash, petits souvenirs de récit de vivre.

Je n’ai pas apprécié le récit à sa juste valeur, ces instantanés de vie trop courts sans doute pour que j’accroche, car j’ai lu de façon morcelée dans les transports en commun. La plume est poétique et je pense que si j’avais lu le récit d’une traite j’aurais un autre ressenti de lecture, peut-être aurais-je lié les éléments de l’histoire autrement.

La plume reste toujours belle et très poétique.

Ma note : 8/10

Les jolies phrases

A l’opposé de la culture occidentale, qui encourage l’expression des sentiments et des opinions, les Vietnamiens les gardent jalousement pour eux ou ne les verbalisent qu’avec beaucoup de retenue parce que cet espace intérieur constitue le seul endroit qui soit inaccessible aux autres.

Heureusement, la vie aime surprendre et changer constamment l’ordre des choses afin de donner à tous une occasion de suivre ses mouvements, d’être à l’intérieur d’elle.

Dès l’arrivée des premiers chars d’assaut communistes à Saigon, mon grand-père nous a ordonné de brûler les livres à caractère politique. Les semaines suivantes, nous déchirions aussi les livres d’histoire, les romans et les recueils de poésie afin d’éliminer au moins une accusation de trahison par la possession d’instruments antirévolutionnaires.

Elle me répétait que, dans l’art de la guerre, la première leçon consistait à maîtriser sa disparition, qui était à la fois la meilleure attaque et la meilleure défense.

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