Chanson douce
Leïla Slimani

Prix Goncourt 2016
Folio
blanche
août 2016
256 p.  7,50 €
ebook avec DRM 7,49 €
 
 
 
 La rédaction l'a lu

partagez cette critique
partage par email
 Les internautes l'ont lu
nuit blanche

Une chanson angoissante…

Dès le départ nous sommes fixés : Cette histoire commence et finit par un terrible drame. La mort des deux enfants, Mila et Adam, tués par leur nounou qui a tenté ensuite de se suicider … sans y arriver…

Il me semble que quand je vous dit ça j’ai l’impression de spoiler… Mais non en fait, car l’auteur s’ingénie à reconstituer la trame de cette terrible tragédie en remontant le cours de choses.

On sait ce qui est arrivé, mais on ne sait pas pourquoi, et l’auteur va donc tout au long de ce livre nous faire « comprendre » où du moins tenter de le faire grâce à un portrait psychologique de Louise, la nounou.

« Une chanson douce que me chantait ma maman… » gloups, on est bien loin de cette comptine dans cette histoire même si au départ tout semble absolument parfait pour le couple Myriam et Paul qui a trouvé la perle rare en la personne de Louise.

Leïla Slimani dresse non seulement le portrait de cette femme mais aussi de ce couple.
Les liens qui se tissent dans cette relation qui deviennent très étroits. Des liens de dépendances dans un sens comme dans un autre.

La vie de Louise se résume à son métier, sa vie privée est inexistante, ses attaches familiales perdues ou sommaires, ses amis peu nombreux …

Ce livre se lit très vite, il nous ferre dès le départ, nous lecteur, car nous avons besoin de comprendre ou du moins d’expliquer.

On n’a pas vraiment de réponse claire mais on a ce sentiment puissant qui nous assaille d’une vie triste et sans liens. On ressent cette frustration, cette angoisse que ressent Louise.

Ce roman distille ce mal être jusqu’au point de rupture… Une angoisse sourde monte, tout va crescendo … D’autant plus que l’on sait que le drame ne sera pas évité.

Attention : je déconseille ce livre aux mamans et aux papas en quête de nounou ! Moi qui n’ai pas d’ enfant ça m’a angoissé …

Une lecture prenante qui décortique très bien
la psychologie de ces personnages.
Une lecture qui a laissé en moi un sentiment de malaise …
Une lecture qui marque durablement !

partagez cette critique
partage par email
 
coup de coeur

Savoir où aller…

Il y a quelques années, j’avais lu, dans un magazine, un terrible fait divers : dans un quartier huppé de New-York, une nourrice avait assassiné les deux enfants qu’elle gardait alors qu’ils prenaient leur bain. Terrifiant. Quelques photos de cette femme tenant dans ses bras les deux enfants au visage flouté illustraient l’article. Et je me souviens précisément ce qui avait particulièrement retenu mon attention : des photos de vacances, suggérant une certaine proximité voire intimité entre la nourrice et la famille. Comment était-ce possible d’en arriver là ? Je ne comprenais pas. Dans le livre de Leïla Slimani, la mère s’appelle Myriam. Elle a fait des études de droit mais finalement n’a jamais exercé : elle s’est rapidement trouvée enceinte de Mila puis d’Adam. Si elle a adoré ses premiers mois « cocooning » auprès de ses enfants, consacrant tous ses jours et toutes ses nuits à sa progéniture, elle a senti très vite qu’elle avait besoin de passer à autre chose. « Ils me dévorent vivante », se plaignait parfois celle qui avait fini par éprouver une joie extrême dans le vol de petites bricoles sans valeur au Monop’ du coin ! (Comme quoi, la folie ne guette pas que certains…) Myriam a fait des études brillantes, elle a envie d’exercer et de retrouver une certaine forme de liberté. La rencontre d’un ancien condisciple travaillant dans un cabinet d’avocats va lui ouvrir des perspectives : elle va pouvoir prendre une activité et cesser de se mettre entre parenthèses. Son mari étant de son côté fort occupé par son travail, trouver une nourrice va très vite leur sembler la seule solution possible. Ils ne veulent pas d’une nounou ayant encore des enfants en bas âge : elle doit être disponible. Une nourrice maghrébine qui se mettrait à parler arabe avec Myriam, risquant par là même de créer une complicité au nom de « la solidarité d’immigrés », ne serait pas non plus souhaitable : chacun à sa place. Leurs désirs étant posés, ils cherchent. Pas facile de trouver de nos jours une nourrice disponible à Paris ! Puis, Louise se présente avec son petit chignon et son col Claudine. Très « propre sur elle ». Son mari est mort, sa fille de vingt ans partie : parfait, se disent les parents. C’est celle qu’il nous faut : « Son visage est comme une mer paisible, dont personne ne pourrait soupçonner les abysses. » Louise est la nourrice idéale : elle aime les enfants, joue de bon cœur avec eux, raconte mille histoires, est une cuisinière hors pair, nettoie la maison du sol au plafond. Discrète, efficace, économe, docile, elle devient très vite indispensable… au grand bonheur des parents qui en profitent pour s’adonner corps et âme à leur activité, pour sortir le soir avec un brin de culpabilité vite noyé par quelques verres de vin et des fous rire. Louise « assure » : elle est là de plus en plus tôt, repart de plus en plus tard. « La nounou est comme ces silhouettes qui, au théâtre, déplacent dans le noir le décor sur la scène. Elles soulèvent un divan, poussent d’une main une colonne en carton, un pan de mur. Louise s’agite en coulisses, discrète et puissante. C’est elle qui tient les fils transparents sans lesquels la magie ne peut pas advenir. Elle est Vishnou, divinité nourricière, jalouse et protectrice. Elle est la louve à la mamelle de qui ils viennent boire, la source infaillible de leur bonheur familial. On la regarde et on ne la voit pas. Elle est une présence intime mais jamais familière. » Qui est Louise ? Là est la question essentielle de ce roman terrible et fascinant, de cette tragédie de la vie. Les parents imaginent à peine qu’elle puisse avoir une vie en dehors de chez eux et sont très étonnés de la surprendre un jour dans un quartier éloigné du leur. Ils sont aussi surpris de prendre conscience soudain qu’elle peut, elle aussi, tomber malade (ah, tiens, j’avais oublié qu’elle était un être humain avec un corps !). Louise a pourtant eu une vie avant et en a encore une le soir lorsqu’elle rentre chez elle dans sa banlieue terne et sale, dans son meublé impersonnel et froid, enfin, une vie, façon de parler… Et ce pan de l’histoire qui va se soulever progressivement nous permettra de comprendre le cheminement terrible de cette femme à travers une vie de privations et de renoncements, de silences et de souffrances, de sacrifices et de peines, une vie qui l’a dépossédée de tout, y compris d’elle-même. Finalement, le seul endroit où elle existe encore, c’est chez Myriam et Paul : là, sa vie a peut-être encore un sens, elle se sent chez elle, faisant partie de la famille : « Elle a l’intime conviction à présent, la conviction brûlante et douloureuse que son bonheur leur appartient. Qu’elle est à eux et qu’ils sont à elle. » D’ailleurs, Myriam le lui a dit : « Vous faites partie de la famille. » Mais les tensions, les incompréhensions, les non-dits s’accumulent chaque jour et les enfants grandissent… Il arrivera un temps où ils n’auront plus besoin d’elle… Non, Louise n’est pas un monstre mais une femme ordinaire que la vie a ravagée, a usée jusqu’à la corde, la vidant de son être, la réduisant à un corps sec et une âme en miettes. Oui, elle aimait les enfants qu’elle a tués, oui elle a sombré lentement. Une chute de chaque jour : toujours un peu plus bas, toujours un peu plus vite. Un siphon qui l’entraîne vers le fond. Et ce que j’ai trouvé absolument remarquable dans ce roman, c’est la façon dont l’auteur nous donne à voir cette lente noyade, cette agonie quotidienne, cet enfoncement inexorable dans les sables mouvants de la détresse, de la solitude et de la folie jusqu’à l’acte final. Ce roman pose la question de la responsabilité. Louise est-elle coupable ? A coup sûr, autant victime que coupable ! « Tout le monde semblait avoir quelque part où aller » remarque Louise observant les gens dans la rue. Elle, « elle n’a jamais eu de chambre à elle ». Alors, « elle n’a qu’une envie : faire monde avec eux, trouver sa place, s’y loger, creuser une niche, un terrier, un coin chaud. » Faire partie de quelque chose, appartenir à quelqu’un. Être, tout simplement. Face à ce mur qui s’élevait chaque jour devant elle, un mur épais, infranchissable l’empêchant à tout jamais de rejoindre les autres, ceux qu’elle aimait, elle s’est retournée contre eux et contre elle-même. Un roman magistral très maîtrisé, une tragédie des temps modernes qui mérite largement le prix qui lui a été attribué. Franchement, bravo !
Retrouvez Lucia-lilas sur son blog

partagez cette critique
partage par email
 
nuit blanche

Un récit dont on parle beaucoup, un incontournable de cette rentrée à mon sens surtout pour le questionnement qu’il véhicule. Des réflexions concernant l’éducation que l’on donne à nos enfants, le temps qu’on leur consacre, toujours occupés, jamais disponibles, obnubilés par notre travail, notre ascension sociale. Le sujet est grave puisque le livre commence de suite par l’horreur. Myriam rentre plus tôt du travail dans le but de surprendre ses enfants et de jouer un peu avec eux et c’est l’horreur. Son bébé Adam et sa soeur Mila sont retrouvés morts. Louise a voulu se donner la mort après les avoir massacrés, elle est dans le coma. Mais que s’est-il passé ? C’est ce qui est intéressant, Leila Slimani va peu à peu nous faire comprendre comment on en est arrivé là. Paul et Myriam ont deux enfants Mila et Adam. Myriam éprouve le besoin d’à nouveau travailler; elle étouffe un peu à la maison avec ses enfants qu’elle adore. Elle était avocat avant leur naissance et veut retrouver un épanouissement professionnel. Il va falloir trouver une nounou aux enfants, ce n’est pas facile, ils n’ont jamais été séparés de leurs parents. Une chose est certaine il faudra trouver quelqu’un de confiance, pas de personnes étrangères, sans papier, ne parlant pas français. Non il faut quelqu’un qui n’aura pas peur d’agir et de demander de l’aide en cas de problème. Les auditions se poursuivent et ils rencontrent Louise. Elle a de belles références, elle est veuve, plus d’enfant dans les pieds. Petit à petit Louise, véritable fée du logis, va savoir se rendre indispensable. Ils ont trouvé la perle rare, discrète, qui non seulement s’occupe à merveille des enfants, joue avec eux mais aussi s’occupe du linge de maison, du ménage, cuisine des repas de rêve. Il est devenu inimaginable de faire sans elle. Mais Paul et Myriam doivent aussi veiller à garder leurs distances, à jouer leur rôle d’employeur; tout cela sans jamais choquer ou risquer d’humilier Louise qui est seule et ne roule pas sur l’or. Leila Slimani excelle dans la psychologie de ses personnages. Petit à petit elle distille de petits éléments sur la personnalité de Louise qui amèneront peu à peu de la suspicion, des tensions car on le sait depuis la première page le drame va surgir un moment donné. On est bien loin d’une chanson douce, c’est un véritable drame psychologique. Le côté obscur de Louise se dévoile peu à peu. Ce qui dérange c’est que ce récit est très réaliste. Leila Slimani aborde la parentalité, la dualité entre les contraintes liées à la réussite professionnelle et le rôle de parents. Elle aborde aussi la solitude, les milieux défavorisés, immigrés, les sans-papiers, la pauvreté. La tension est permanente et ce récit nous laisse un sentiment dérangeant, une culpabilité dans nos rapports avec nos enfants. Un roman fort qui secoue et ne laisse pas indifférent. Ma note : 8.5/10 Les jolies phrases Elle se dit qu’elle pourrait les contempler des heures sans se lasser jamais. Qu’elle se contenterait de les regarder vivre, d’agir dans l’ombre pour que tout soit parfait, que la mécanique jamais ne s’enraie. Elle a l’intime conviction à présent, la conviction brûlante et douloureuse que son bonheur leur appartient. Qu’elle est à eux et qu’ils sont à elle. Mais dans quel lac noir, dans quelle forêt profonde est-elle allée pêcher ces contes cruels où les gentils meurent à la fin, non sans avoir sauvé le monde ? Louise est un soldat. Elle avance, coûte que coûte, comme une bête, comme un chien à qui de méchants enfants auraient brisé les pattes. Elle se sent sentimentale tout à coup. C’est ça qu’être mère a provoqué. Ça la rend un peu bête parfois. Elle voit de l’exceptionnel dans ce qui est banal. Elle s’émeut pour un rien. Vous ne devriez pas chercher à tout comprendre. Les enfants, c’est comme les adultes. Il n’y a rien à comprendre.

Retrouvez Nathalie sur son blog

partagez cette critique
partage par email
 
coup de coeur

Glaçant !

C’est un récit qui glacera le sang de tous les parents qui ont dû confier leur(s) enfant(s) pour repartir travailler. Qui d’entre nous avouera combien de fois il n’a pas osé formuler une critique à l’encontre de l’assistante maternelle par peur de représailles sur ses enfants ? Qui n’a pas dit « oui bien sûr » en pensant « Ah non » pour la même raison ? Ce récit nous interpelle à toutes et à tous même si 95 % des nounous sont bien sûr des personnes responsables, professionnelles et aimantes, il reste toujours au fond de nous parents l’ultime question : Que se passe t’il une fois la porte refermée ? Tout le monde en prend pour son grade dans le roman de Leïla Slimani : les parents bobo, carriéristes, un poil surbooké et bien contents -au départ- que la nounou en fasse bien plus que ce pour quoi elle est recrutée et la nounou elle même avec son comportement dérangeant qui va crescendo. C’est un roman sans concession, qui met tout le monde mal à l’aise parce qu’il aborde le complexe de classe, la faille sociale et le statut de ces femmes qui se dévouent corps et âmes pour des enfants qui ne leur diront peut être même pas bonjour en les croisant dans la rue. Terrible, forcément terrible.

partagez cette critique
partage par email
 
coup de coeur nuit blanche

coup de coeur

Mon résumé : Les chansons d’enfants s’immiscent l’air de rien dans votre tête. Sans y prêter attention, vous les entendez une fois, comme un bruit de fond… et vous les chantonnez sans le vouloir sans y penser, pendant toute la journée ou plus. Louise, elle est comme une chanson. Depuis la naissance de sa fille, Myriam, jeune femme parisienne, est mère au foyer. Mais voila, depuis la naissance de son fils, elle se sent de plus en plus coupée du monde, sans intérêt…. Elle décide, avec le consentement de son mari, de reprendre son travail d’avocate. Le jeune couple décide d’’engager une nounou à domicile. Après un « casting » décevant, ils tombent sur la perle rare. Louise est une femme discrète et calme. Elle semble efficace et, cerise sur le gâteau, Mila et Adam ont immédiatement été conquis. Mais pourquoi alors ce drame et un tel acharnement de violence ? Mon avis : En évacuant dès les premières pages, le « drame », le grand final, l’auteur rend l’esprit du lecteur disponible. Il n’est plus tendu vers le « que va-t-il se passer ? » mais vers le « comment en est-on arrivé là ? A quel moment les choses ont-elles basculé ? » Et à chaque ligne, à chaque page, on cherche le détail qui a échappé aux parents, le grain de sable qui a enrayé la machine. J’ai adoré la façon, dont Mme Leïla Slimani nous plonge dans le quotidien de la famille. Par le biais d’une écriture quasi chirurgicale, elle nous montre (l’air de rien) que la famille n’est pas aussi « bien sous tous rapports ». Si le jeune couple apprécie les initiatives de la jeune femme, sa discrétion, son efficacité et ses attentions (préparer le repas des parents, faire la vaisselle de la veille…), à aucun moment ils ne s’intéressent vraiment à elle. Elle a beau en faire de plus en plus, ils ne l’augmentent pas, ne lui proposent pas de jour de congé supplémentaire. Ils en profitent au contraire. Pour eux elle devient comme un pot de fleurs. Une fois la porte de l’appartement fermée, elle n’existe plus. Il faut finalement tourner les pages, lire entre les lignes, chercher ce qui n’est pas fait par le couple, les attentes de Louise pour comprendre le drame. Et malgré la fin (ou le début) de l’histoire, je me suis attachée à cette jeune femme dont la solitude m’a touchée. Et j’ai détesté le jeune couple avec ses deux enfants qui se croient si supérieur… Je me suis beaucoup demandé ce que je pensais de ce livre qui m’avait mis un peu mal à l’aise, et comment j’allais en parler… En rédigeant cet article je m’aperçois que c’est un COUP DE CŒUR, et qu’il va sûrement me rester dans un coin de la tête un certain temps !

partagez cette critique
partage par email
 

Mary Poppins ?

Paris, de nos jours, Myriam ne supporte plus de rester à la maison pour s’occuper de ses deux enfants. Lorsque Mila est née, pourtant, il lui a semblé impossible de quitter ce tout petit bébé, puis Adam est arrivé, et sa carrière d’avocate a été repoussée. Son mari travaille dans la musique, il n’a pas d’horaires, rentre au milieu de la nuit. C’est tout petit, chez eux, Myriam étouffe. Ils décident de prendre une nounou à domicile. C’est Louise qu’ils choisissent. La quarantaine, veuve, frêle et blonde, elle s’impose comme une évidence. Très vite, elle devient indispensable, s’occupe de tout, cuisine, range, nettoie, et les enfants l’aiment beaucoup. Idyllique ? Non, forcément, et Leïla Slimani nous l’expose avec un sens consommé du détail, scrutant le moindre recoin de ces vies qui pourraient être les nôtres. Elle saisit l’attention du lecteur dès les premières pages et ne l’autorise à la relâcher qu’après son point final, le bousculant par l’impression de proximité de ce qu’elle décrit. Tout en nuance et avec une subtile progression dramatique, on en termine glacés. Très fort !

partagez cette critique
partage par email
 
coup de coeur

La perle rare

Mais quelle claque ! Le premier chapitre lu dans un roman policier par exemple , on se dirait « ça commence fort » ! mais dans « La Blanche » de chez Gallimard, franchement je ne m’attendais pas à recevoir un tel uppercut ! Myriam,qui habite dans les beaux quartiers meurt d’envie de retravailler après avoir eu deux enfants. Son mari , Paul n’y tient pas tellement, mais c’est avec beaucoup de soins qu’ils vont choisir la nounou.Les critères sont serrés(pas trop jeune, pas trop vieille, pas arabe, pour éviter une connivence entre la mère , originaire du Maroc très certainement, et la nounou). Ils découvrent la perle rare, Lucie. Au début , tout se passe bien même si ces jeunes parents très occupés sont parfois débordés par l’emprise de cette femme , ils ne savent pas , et n’osent pas prendre le recul nécessaire entre employeurs et employée.La relation entre les deux femmes ,à chaque bout de l’échelle sociale, est marquée souvent par la jalousie. Et puis , les enfants sont heureux, les amis s’extasient, le confort moral s’installe et les signes d’instabilité de Lucie passent inaperçus, et plus tard, peut-être le couple et surtout la mère ne voudra pas les voir, jusqu’au drame final, horrible, qui est relaté dans le premier chapitre. Cette chute vertigineuse et fascinante m’a captivée de bout en bout. La construction du roman est impeccable, l’écriture sans fioritures va droit au but. Le deuxième roman de L.Slimani sera mis à l’honneur au mois de novembre c’est certain.

partagez cette critique
partage par email