critique de "Toutes taxes comprises", dernier livre de Patrick Nieto - onlalu
   
 
 
 
 

Toutes taxes comprises
Patrick Nieto

Editions Cairn
du noir au sud
septembre 2016
336 p.  13 €
 
 
 
 Les internautes l'ont lu

La mort, c’est pas donné à tout le monde, surtout TTC

Le sujet ? Rien que de très banal : un conseiller du président est assassiné dans sa maison secondaire provinciale. Qui a commis le crime ? Pourquoi ? Pour qui ? Rien de bien secret, et même si l’identité de l’assassin est conservée jusqu’au bout, sa révélation ou sa connaissance n’est pas essentielle.

La construction du livre est beaucoup plus intéressante : chaque chapitre est le point de vue d’un protagoniste de l’histoire. Témoins, victime, assassin, commanditaire, veuve, enquêteurs, notables, curé local… tout le monde a droit à son moment de gloire. Chaque chapitre est, qui plus est, écrit à la première personne.

Chaque chapitre apporte sa pierre à l’édifice globale de cette histoire de détournement de fonds liés à la taxe carbone, de vengeance, de chantage, d’intimidation… Patrick Nieto a l’art de relier les faits et les personnes entre eux et il le fait avec une écriture fluide. Et puis cela donne une dynamique certaine à l’ensemble.

Le fait de recourir à de multiples voix permet aussi à l’auteur d’éviter les écueils du retournement de situation ou du fameux « coup de bol de dernière minute qui permet au commissaire de trouver l’indice qui fait que tout le puzzle prend forme ».

Cela étant dit, c’est un premier roman et il y a quelques scories de-ci de-là qui rajoutent inutilement en longueur au roman mais le parti pris scénaristique de Patrick Nieto tient admirablement la route et mène le lecteur où il veut avec une fin aussi peu morale qu’immorale, à double entrée et qui vient expliquer un passage du texte qui semble totalement incohérent jusqu’à cette fin. Ce petit passage étonnant et qui perturbe le lecteur attentif ressemble à un passage réécrit dont la version originale n’aurait pas été supprimée avant le bon à tirer et pourtant la suite vous prouvera qu’elle se tient…

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