Une vie à t'attendre : Prix des lecteurs Club 2016
Alia Cardyn

CHARLESTON EDITIONS
litterature gen
juin 2016
272 p.  18 €
ebook avec DRM 12,99 €
 
 
 
 Les internautes l'ont lu
coup de coeur

C’est dans le cadre du prix des lecteurs de Club que je découvre ce premier roman d’une auteure belge, Alia Cardyn. Une très belle découverte.

Rose Campion a six ans au matin du dix-huit septembre nonante cinq. Le drame de sa vie vient de se produire. Elle est seule dans la grande maison, ses parents Gabrielle et Charles Campion ont tout simplement disparu. Volatilisés.

Sa vie bascule. Ce sentiment d’abandon va marquer cette vie naissante, lui enlever sa confiance et sa joie de vivre.
Ernest Jacob est policier. Il veut à tout prix comprendre : on ne disparaît pas comme ça, sans laisser la moindre trace… Il enquêtera mais à court d’indices sera contraint d’abandonner et de laisser cette énigme.

C’est un vrai mystère. Rose qui était la joie de vivre même s’éteindra littéralement. Elle sera placée en orphelinat et devra essayer de poursuivre sa vie, de se reconstruire. Mais est-ce possible de se reconstruire, de prendre de l’assurance avec ce sentiment de trahison, d’abandon ?

Elle pourra compter sur Oscar et Lucie , pensionnaires comme elle à l’orphelinat pour reprendre un peu le goût à la vie.

Tous ses repères sont chamboulés et le questionnement la poursuivra toute sa vie : Où sont ses parents ? Que s’est-il passé ? On ne disparaît pas comme cela du jour au lendemain, un kidnapping ? Sont-ils partis de leur propre chef l’abandonnant ? On n’a pas retrouvé leurs corps donc ils doivent être quelque part … Sa vie durant elle échafaudera divers scénarios essayant de comprendre ce mystère.

La principale caractéristique de ce roman est le mode narratif. On découvre Rose à l’âge de six ans mais aussi dix-huit ans plus tard. On fait de chapitre en chapitre des allers-retours dans le temps. Soyez attentif à la date bien utile en début de chapitre pour garder le fil du récit. Le mystère est cultivé, des éléments apparaissent : une lettre, un journal …

Une écriture qui vous captive, une tension grandissante un peu comme un thriller, on a envie de savoir.

On s’attache à Rose, on a envie qu’elle reprenne sa vie en main, qu’elle prenne confiance et réalise l’avenir avec sérénité.

Une jolie plume fluide, addictive, dynamique qui nous fait voyager dans le temps et dans l’espace. Alia Cardyn décrit à merveille la psychologie et l’état d’esprit de Rose, forte et fragile à la fois, voulant comprendre son destin.

Le mystère est palpable et entretenu tout le long du récit, la chute est surprenante.

Un livre sur les choix de vie, sur l’espoir, l’amour et l’amitié aussi.

J’ai passé un excellent moment.

Ma note : 9/10

Les jolies phrases

Comment devient-on mère quand on a pas été enfant ? Je me sens vide, aucun héritage à transmettre.

Il y a des jours où on aime et d’autres où on apprend à aimer.

On a beau être seule, petite dernière d’une lignée presque éteinte, la liberté n’est pas un sentiment garanti.

Puis elle finit toujours par me dire que de toute façon, un choix n’est pas définitif, il est ce que l’on en fait.

La vie a son lot de secrets et d’épreuves. Sur ce chemin, être une alliée pour soi est précieux. Prends un temps ici pour apprendre à te connaître et à t’aimer. C’est si facile pour moi, il m’a suffi de te regarder.

Mais, j’ai appris une chose … On ne choisit pas un rêve parce qu’il est réalisable, on le choisit parce qu’il a un sens pour soi, parce qu’il donne du sens à une vie.

Qui devient-ton quand on a enfin le droit de s’aimer.

Chaque journée contenait des centaines de solutions pour résoudre des centaines de problèmes.

C’est étrange d’avoir accès à ses pensées secrètes comme si la vie me proposait de la découvrir en profondeur avant même d’avoir abordé la surface.

Tous les parfums ont une signification particulière pour moi, ils ont jalonné mon histoire et me rappellent aujourd’hui mon être, une force. Le lilas pour Louise et la constance. La lavande pour ma mère et l’amour. La glycine pour Henri et le rêve. La fleur d’oranger pour Oscar et la confiance dans la vie. Comme si ces êtres avaient déposé autant de possibles dans mon berceau de naissance.

Il ne suffit pas de croire à une histoire pour qu’un mystère arrête d’exister.

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