S é l e c t i o n  j e u n e s s e 
notre planète en danger
 Un album pour rire, un autre plus sérieux pour comprendre, un roman ado pour s’évader,
et une nouvelle littéraire pour s’interroger…

 « Nous n’héritons pas de la terre de nos parents, nous l’empruntons à nos enfants » : cette citation d’Antoine de Saint-Exupéry semble en parfait accord avec nos préoccupations d’aujourd’hui. Et alors que s’est ouverte la conférence sur le climat, la Cop21, il s’agit surtout de faire réfléchir les jeunes sur les enjeux environnementaux. Mais point d’articles engagés ni de tribunes exacerbées : la littérature se charge d’exprimer les opinions, de susciter, peut-être, l’engouement et le réveil des consciences, sinon, du moins, la réflexion. 

la sélection de Mathilde Dondeyne

 
L'homme qui plantait des arbres
Jean Giono

Parue en 1983, cette fable écologique semble universelle : en quelques pages, dans un contexte de guerres mondiales, le narrateur raconte sa rencontre avec Elzéard Bouffier, un berger provençal, qui, d’années en années, sur une terre aride, sèche et que l’on pensait stérile, plante des arbres, et redonne ainsi progressivement vie à une région dépeuplée. En racontant l’œuvre d’un seul homme, Jean Giono, fait le portrait d’une générosité sans faille, d’un désintéressement parfait. Mais c’est en décrivant sa Provence natale, son petit coin de paradis, qu’il parvient à sublimer le lien originel avec la nature. Avec une écriture teintée d’émotion, il rend un véritable hommage à l’environnement, et nous pousse à regarder notre planète avec un regard neuf. Cette nouvelle pourra être étudiée en classe, au primaire comme au collège, en mettant l’accent sur la fascination du narrateur pour le héros, et le professeur pourra même faire visionner l’adaptation cinématographique de Frédéric Back, en film d’animation.*

*Disponible sur le site Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=n5RmEWp-Lsk

 
 
Raconte moi une Terre pour demain
Yann Arthus-Bertrand

Qui mieux que Yann Arthus Bertrand pouvait faire rêver, s’évader, et faire prendre conscience au jeune lecteur de la beauté de notre planète ? C’est dans un album richement illustré de ses photographies inédites du monde entier, que l’illustrateur et auteur de « La Terre vue du ciel » sensibilise les enfants aux questions écologiques. A l’aide de chapitres aux titres originaux et ingénieux, « Plus de sobriété », « Plus de justice »,  « Plus de lien avec la nature », le lecteur se retrouve facilement. Bien sûr, il faut parler d’écologie, de développement durable, de solutions à court, moyen et long terme… mais ses auteurs se concentrent surtout sur la nécessité d’être solidaires et généreux, et c’est en évoquant la tolérance, les droits de l’homme, et même l’amour, que l’on se rend progressivement compte de l’urgence de la situation. Un album incroyable, donc, à découvrir seul ou même en famille, qui pourra facilement susciter des interrogations et des débats. Et si sa vocation première est bien de célébrer les beautés et les richesses de la nature, ce beau livre mérite bien le surnom de « trésor ».

 
 
L'eldorad'eau
Sandrine Dumas-Roy

L’arme, ici, c’est l’humour. Peut-être parce qu’il faut dédramatiser, d’une part, mais aussi parce que le rire aide à prendre du recul et à réfléchir, les auteurs de cet album emmènent le jeune lecteur dans un voyage à travers le monde. Les héros, de gentils et courageux animaux, sont à la recherche d’un pays idéal, d’un « eldorad’eau ». Un monde meilleur, en somme, pour ces drôles de réfugiés climatiques : un cheval « migrant » doit par exemple fuir la Normandie en raison de la montée des eaux, et part donc pour l’Afrique, et la Tanzanie… De belles images, des mots subtils : cet album, paru il y a déjà deux ans, reste terriblement d’actualité. Lu à haute voix, il séduira les petits et les plus grands qui se posent des questions sur les conséquences du changement climatique. L'Eldorad'eau a notamment été sélectionné pour le Prix L'école aujourd'hui en septembre 2013 et « Coup de cœur des grands-parents de Rouen ».

 
 
L'héritage d'Anna
Jostein Gaarder

C’est l’histoire de Nova, jeune norvégienne de 16 ans, qui vit en 2082. Et en moins d’un siècle, la terre a déjà bien changé : un milliard d’humains vivent désormais sur notre planète, et pour le désespoir de l’héroïne, des milliers d’espèces ont disparues. Alors Nova rêve, en regardant les images du passé sur sa tablette. Mais c’est aussi l’histoire d’Anna, une jeune fille qui vit en 2012, et qui est, elle aussi, préoccupée par le sort de la Terre. Deux destins croisés, deux caractères similaires, pour une détermination sans faille : dans ce roman envoûtant, Jostein Gaarder, l’auteur du très célèbre « Monde de Sophie », nous fait éprouver l’urgence, l’angoisse, mais nous montre aussi ce qu’il  y a de meilleur en l’homme : sa foi en la nature. Entre les lignes, il nous donne ce message d’espoir : il n’est pas –encore- trop tard.

Notre chronique sur cet ouvrage est à lire ici 

 
 
 
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