Sarah Leon
Héloïse d'Ormesson
mars 2016
171 p.  15 €
ebook avec DRM 10,99 €
 
 
 

FullSizeRender
illustration Brigitte Lannaud Levy

 

Atelier. Toute l’originalité de cette nouvelle librairie du Quartier latin inaugurée en janvier dernier tient en ce mot. Dans cet agréable lieu décoré de photographies d’auteurs en noir et blanc, vous trouverez des livres, mais pas seulement.  Au sous-sol sont organisés des ateliers d’écriture et de lecture pour grands et petits. Amoureux des mots, vous aurez compris ce lieu est pour vous et c’est Isabelle Collignon, ancienne RH dans la finance, qui en avait rêvé et qui l’a créé. Lectrice passionnée, c’est à la faveur de soirées littéraires organisées par Laurence Vienot, qu’elle avait déjà eu l’idée de mettre en place un club de lecture dans l’entreprise où elle travaillait. Et puis un jour, elle fait le grand saut et décide d’ouvrir la librairie de ses rêves et d’aller ainsi plus loin dans sa passion pour les livres. Mi-janvier 2016, dans le prolongement du prestigieux Lycée Henri IV, au pied du mur peint par Alechinsky, illustré d’un poème de Yves Bonnefoy, elle trouve un local qui auparavant était une salle de Pilates. Après s’être musclé les biceps, les gens du quartier vont avoir un nouveau lieu pour se muscler le cerveau.  Ça c’est une vraie bonne nouvelle. Depuis quelques mois, de nombreuses librairies de la rive gauche ont fermé (La Hune, Dédale, La boucherie, Le temps retrouvé). C’est avec beaucoup de chaleur et de douceur qu’Isabelle Collignon  nous reçoit pour partager ses coups de cœur dans son agréable coin salon de thé.

Quel est le roman français qui vous a particulièrement plu ces derniers temps ?
« Illettré » de Cécile Ladjali (Actes Sud). Un texte magnifique, sombre, mais très harmonieux sur un sujet de société assez complexe : l’illettrisme. C’est l’histoire d’un jeune garçon qui a tout pour lui, sauf qu’il ne sait ni lire ni écrire. Un handicap social absolu.  On le suit qui tente de se sortir de cette malédiction. C’est un très beau défi pour un écrivain de parler au nom d’un personnage qui n’a pas accès au langage écrit. Et c’est réussi.

Et du côté de la littérature étrangère, que nous conseillez-vous ?
C’est un roman  publié au mois d’octobre. « Les vies multiples d’Amory Clay » de William Boyd (Le Seuil). La traversée intense du siècle dernier par une femme photographe professionnelle. Un excellent William Boyd. Il est avec ce texte à son plus haut niveau.

Y a-t-il un premier roman qui a retenu votre attention ?
« Wanderer » de Sarah Léon (Héloïse d’Ormesson). Nous avons participé au lancement de ce livre en organisant une rencontre avec l’auteur  qui est musicologue. Elle nous offre un roman très écrit, très mélodieux sur les retrouvailles dans une maison isolée de deux amis : un mentor et son protégé,  que l’amour de la musique unit, mais qui ont été séparés pendant dix ans. Un très beau premier roman.

Quel est votre livre culte, que vous défendez avec ferveur?
« La stratégie du bouffon » de Serge Lentz (Robert Laffont). Ce roman est incroyable et contient tout ce que j’aime : des personnages hauts en couleurs, des aventures rocambolesques, de l’humour, des dialogues troussés à la Audiard, alors que cela se passe au  15e siècle. Un regard aigu sur les rêves que l’on perd ou que l’on gagne. Magistral.

Brève de librairie
Il m’est arrivé une chose qui m’a beaucoup émue. J’ai conseillé à une femme-conteuse, le dernier roman pour la jeunesse de Christian Garcin « La perspective du Condor » (École des Loisirs). Elle me rappelle, enchantée, car son fils dont elle se désespérait qu’il ne lise pas, s’est remis grâce à ce texte à la lecture. Pour elle, c’était un miracle dont elle voulait me remercier. J’ai adoré qu’elle m’appelle rien que pour ça. 

Propos recueuillis par Brigitte Lannaud  Levy
Visiter les autres librairies invitées

L’émoi des mots, librairie-atelier
25 rue Descartes 75005 Paris
06 48 01 57 35

 
 
partagez
partage par email