Arturo Perez-Reverte
traduit de l'espagnol par Gabriel Iaculli
Le Seuil
roman et.hc
octobre 2018
304 p.  19,50 €
ebook avec DRM 7,99 €
 
 
 

l  e   c  r  i  t  i  q  u  e   i  n  v  i  t  é    

Bruno Corty (Le Figaro) a choisi
« Falco» de Arturo Perez Reverte, paru au Seuil

À 67 ans, et après trente ans de carrière, l’Espagnol Arturo Pérez-Reverte compte dans sa bibliographie quelque 30 livres dont 23 romans qui ont été, pour la plupart, des best-sellers en Espagne, en Amérique latine et un peu partout dans le monde.

Digne héritier des auteurs de romans-feuilletons du 19e siècle, cet académicien espagnol s’amuse à écrire des romans à suspense (« La Neuvième Porte »), d’aventure (« La Reine du Sud »), de cape et d’épées (la série du « Capitaine Alatriste »). Aujourd’hui il nous propose une nouvelle série d’espionnage avec un héros récurrent, Lorenzo Falco, mercenaire sans foi ni loi.

Avec « Falco », Pérez-Reverte a choisi pour toile de fond de sa série l’un des épisodes les plus dramatiques de l’histoire espagnole, la guerre civile (1936-1939). Dans le premier volume, on découvre Lorenzo Falco, trafiquant d’armes, offrir ses services à un groupe d’espions et de tueurs placés sous les ordres du chef des renseignements franquistes. Lequel a eu par le passé moult occasions de l’éliminer mais a su détecter en lui un homme fiable et sans scrupule. Le client idéal en somme pour la mission qu’il lui confie à présent : se rendre à la prison d’Alicante et libérer par la force José Antonio Primo de Rivera, le fondateur de la Phalange. Pour réussir, il lui adjoint une troupe expérimentée qui débarquera par la mer sur un navire de l’allié allemand et un trio d’espions composé d’un frère et d’une sœur et d’une mystérieuse femme à cheveux courts nommée Eva. Bien sûr, comme dans tout bon roman d’espionnage qui se respecte, les choses ne vont pas se dérouler normalement. Les dissensions, les complots au sein même du camp franquiste dirigé par les frères Franco vont modifier la donne et faire couler le sang.

En fin connaisseur de la période Pérez-Reverte navigue en eau trouble avec une maestria impressionnante. Il ne prend jamais parti pour l’un des deux camps privilégiant le suspense et l’action. Au passage il nous dépeint son mercenaire sous toutes ses facettes, en tombeur (une scène avec une Allemande vaut le détour), en soldat insolent et en tueur de sang-froid.

« Falco » a remporté un gros succès en Espagne et partout où il est déjà sorti (États-Unis, Grande-Bretagne, Italie). « Eva », le deuxième volume, le mènera à Tanger où il retrouvera la troublante et dangereuse Eva. Et, dans le troisième, » Sabotage », il sera à Paris avec une mission double : détruire le Guernica de Picasso et la réputation d’Hemingway en le faisant passer pour un agent double. Au passage il aura une idylle avec Marlene Dietrich et se moquera d’un autre soldat de papier qui ressemblera à s’y méprendre à Malraux…
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