o n  l  a  v u
  Friday Night Lights  
Coach de ville

A priori, il faudrait se faire payer cher pour volontairement passer du temps à Dillon, Texas. Un coin d’Amérique perdu. A des années lumière de la hype de Manhattan ou du Californian cool de Los Angeles. Un coin d’Amérique qui a voté Trump et qui récidivera. Un coin de cette Amérique blanche qui se sent déclassée. Et s’accroche au barbecue du dimanche comme les Parisiens au brunch. Une petite ville qui ressemble à des centaines de milliers d’autres. Où la grande attraction est le match de football du vendredi soir. Quand les Dillon Panthers prennent le terrain pour défendre l’honneur de la communauté.

Bande annonce

The Game. Le jeu. Une grande affaire. Parce que le ballon n’est pas la question. Ce qui est dans la balance, ce sont les valeurs. Et étonnamment après un épisode de « Friday Night Lights » on se sent devenir texan. Avec les bottes. Le chapeau. Et tout. Parce que ce que sous nos yeux ce qui se déroule, c’est la démonstration que la solidarité et la bravoure sont le secret de toute expérience humaine épanouie. « Le succès n’est pas un but, c’est une conséquence » ne manque jamais de rappeler à ses troupes Eric Taylor, le coach. Avec sa casquette bleu marine vissée sur le crâne, ses lunettes de soleil de cycliste du dimanche, son obstination à être un homme bien, il devient aussi une sorte de coach de vie.

La sienne, en dehors du terrain, devient notre rêve américain. Le coach Taylor a une femme. Tami est conseillère d’éducation dans la High School du coin. Mrs T est aimée car elle a la même obsession que son mari. Le duo est l’incarnation d’une forme de sagesse du quotidien. Un mode d’emploi du bonheur. Épisode après épisode, ils rappellent des trucs aussi fondamentaux qu’évidents. Le bonheur, c’est les autres. Donc le bonheur, c’est sortir de soi pour leur faire de la place. Leur tendre la main. Les écouter. Les entendre. Savoir offrir, savoir recevoir, savoir remercier. Une sainte trinité qui vue des mégalopoles peut sembler simple voire simplette. Mais qui finalement se révèle d’une ambition dingue. Tout à coup, Mrs & Mr T deviennent plus sexys que les Brangelina. Leur debrief du soir dans leur petite cuisine, plus excitant qu’un soir de tapis rouge à Cannes. Et leur communauté qui fait comme elle peut dans un monde qui change, une île paradisiaque que le téléspectateur rêve de retrouver.

Rares sont les séries consacrées aux gens et aux vies ordinaires. Enfin, sans que la comédie ne soit utilisée pour les métamorphoser en anti héros, au minimum burlesques voire ridicules. Dans le but de gagner facilement le cœur de ceux qui les observent se débattre.

Adulée de ses fans, qui se reconnaissent au cri de « Clear Eyes, Full Hearts, Can’t Lose », le motto des Panthers, « Friday Night Lights » est le remède à la novembrose. Le soleil du Texas n’y est pour rien. Les steacks qui grillent dans le jardin à la tombée de la nuit et les bières dans la glacière, non plus. Ce qui nous soigne, ce sont les gens. Les gens de Dillon, Texas.

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