o n  l  a  v u
  Ballers  
« Sois grand, mais pas trop »

L’adulescence a du bon. Vu de loin. Et, sur un écran de télé, de l’excellent même. Ceux qui en doutent n’ont jamais fréquenté les terrains de football, ni mis les pieds à Miami. Mal protégés du soleil, à l’ombre trop rare des palmiers, Spencer et sa bande en ont fait la brillante démonstration pendant cinq saisons.

résumé des 2 premières saisons

« Ballers » est leur histoire. Et notre part d’enfance gâtée. Ex-star des terrains contrainte à une retraite forcée par un corps défaillant, Spencer Strasmore, très justement incarné par Dwayne Johnson, tente une reconversion dans les affaires. Il connaît les arcanes du sport de haut niveau comme personne. Il est taillé pour le job. Très vite, il découvre que la rigueur et la volonté qui font des merveilles dans la pratique du jeu sont inopérantes face aux requins qui évoluent à proximité des eaux cristallines de Floride. Les enjeux financiers sont colossaux. Ni la morale, ni la parole n’y trouvent leur place. Quand d’autres auraient adopté la loi de la jungle sans scrupules, Spencer s’obstine à jouer à l’ancienne. Une pratique désuète du business qui lui vaut la fidélité des quelques joueurs qui forment son écurie : Charles Greane, le bon gars qui tente comme il peut d’assumer son statut de père de famille ; Ricky Jerret (John David Washington, le fils de la star du même nom), le beau gosse qui vit mal avec son déclin annoncé ; Joe, l’acolyte en affaires, accro à tout.

Pour traiter de ce choc des cultures, Stephen Levinson a choisi la voie du burlesque. Machines à gagner sur le terrain, ces personnages sont des machines à perdre dans la vie. Une existence qu’ils rêvent en gigantesque. Aidés par les multiples zéros des chèques qui arrivent sur leurs comptes en banque. Ils ne consomment du champagne qu’en magnum. Ne roulent qu’en Ferrari. Ne choisissent pour animal de compagnie que des lamas. Des gamins lâchés dans une nature très accueillante pour les vainqueurs et qui se révèle sans pitié pour ceux qui ont le malheur de perdre.

« Ballers » zoome sur leur lose. La série l’élève au rang d’art. En faisant péter toutes les digues du surmoi, elle donne à vivre par procuration et en sécurité, tous les interdits imposés par l’âge adulte. Outranciers, immatures, machos, serial dragueurs mais surtout totalement dépassés par le monde dans lequel ils évoluent, les héros de la série sont terriblement attachants. On aurait adoré les voir se planter une saison de plus. Mais, à l’automne, HBO a sifflé la fin de la récré… Tout a donc une fin. Même l’adolescence…

Ballers 5 saisons 47 épisodes sur OCS.
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