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« Rien de plus grand»
de Malin Parsson giolito, traduit du suédois par Laurence Mennerich, paraîtra le 8 mars 2018 aux Presses de la Cité

Dans la salle de classe d’un lycée huppé, cinq personnes gisent sur le sol. Debout, au milieu d’elles, une jeune fille de dix-huit ans, Maja Norberg. Neuf mois plus tard, le procès se tient. Mais qui est Maja ? Qu’a-t-elle fait et pourquoi ? Le récit (prix du meilleur thriller scandinave 2017) est raconté du point de vue de la présumée coupable…

En voici le début :

« Dennis est par terre près de la rangée de tables de gauche, vêtu comme toujours d’un tee-shirt avec un logo publicitaire, d’un jean trouvé au supermarché et de baskets dont il ne noue jamais les lacets. Dennis vient d’Ouganda. Il prétend avoir dix-sept ans, mais on dirait plutôt un gros type de vingt-cinq ans. Il est en filière professionnelle et habite dans une institution pour les gens comme lui à Sollentuna. A côté de lui, Samir a atterri sur le flanc. Samir et moi sommes dans la même classe, parce qu’il a réussi à intégrer la section spéciale d’économie internationale et de sciences sociales du lycée.

Christer, notre professeur principal, défenseur autoproclamé de la veuve et de l’orphelin gît à côté du bureau ; le café de sa tasse renversée goutte sur son pantalon. Amanda est à deux mètres de lui, adossée au radiateur sous la fenêtre. Il y a quelques minutes encore, elle n’était que cachemire, or blanc et sandales. Les pendants d’oreilles ornés de diamants qu’elle a reçus à l’occasion de notre confirmation scintillent toujours dans la lumière de l’été à peine entamé. A présent, elle semble couverte de boue. Je suis assise par terre au milieu de la pièce. Reposant sur mes genoux : Sebastian, fils de l’homme le plus riche de Suède, Claes Fagerman.
Nous sommes très mal assortis. Normalement, nous n’aurions aucune raison de nous croiser, les uns et les autres. Sauf peut-être sur un quai de métro, en cas de grève des taxis ou dans la voiture-restaurant d’un train. Pas dans une salle de classe.

La pièce empeste les œufs pourris. L’air est lourd de la fumée des tirs. Tous le monde est transpercé de balles, sauf moi. Je n’ai même pas le moindre bleu. »

 

 
 
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